67% des 129 candidats dans la région sous la barre des 5%

Candidats indépendants souvent inconnus, candidats d’extrême gauche et de petits partis… Tous ne visent pas le même objectif. Certains concourent pour la gloire, d’autres pour l’argent.

C’est le candidat contre les « abus bancaires » positionné dans la première circonscription du Doubs qui ferme la marche du premier tour des législatives en Franche-Comté. Avec seulement 61 voix (0,14%), Daniel Duchène est le seul à ne pas avoir atteint la barre des 100 voix. Il est précédé par Odile Koller dans la première du Jura avec 108 voix (0,26%) et par Zakaria Beyrouthy dans la troisième du Doubs avec 122 voix (0,31%). Voilà pour les trois derniers.

En fait, 39 candidats sur les 129 qui se sont présentés dans les quatre départements francs-comtois ont enregistré dimanche moins de 1% des suffrages exprimés. Ils sont 26 à avoir eu entre 1% et 2% des voix, 10 entre 2% et 3%, 7 entre 3% et 4% et 5 entre 4 et 5%. Soit 87 candidats (67%) qui n’ont pas atteint les 5% des voix permettant d’être défrayés par l’Etat.

Cependant, ceux qui ont obtenu plus de 1% et qui sont affiliés à un parti ayant 49 autres candidats dans d’autres circonscriptions avec des résultats au moins égaux à 1% contribuent au financement du parti à hauteur de 1,63 € par suffrage et cela pendant cinq ans. Ce qui veut dire que tous les candidats d’extrême gauche de Lutte Ouvrière ou du NPA qui n’ont pas obtenu 1% des voix ne « rapportent » rien à leur mouvement.

En revanche, Camille Waechter, fille de son père Antoine, qui ne s’est jamais montrée dans la première circonscription du Doubs, va faire gagner sur cinq ans quelque 3800 euros au MEI (Mouvement écologiste indépendant) grâce aux 469 voix qu’elle a obtenues et qui correspondent à plus de 1% des suffrages (1,09%). A condition toutefois que le MEI compte par ailleurs dans ses rangs 49 candidats ayant obtenu 1% des suffrages.

Voilà qui peut expliquer la multitude de « petits » candidats qui ne concourent ni pour gagner, ni pour défendre des idées, mais tout simplement pour renflouer la caisse d’un parti politique. C’est un effet pervers du système de financement de la vie politique actuellement en vigueur. Si les élections législatives servent à désigner 577 députés, elles fixent également le volume des subventions touchées par les partis politiques pendant toute la mandature.

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