75e anniversaire du Débarquement  : Emmanuel Macron lit la lettre du Bisontin Henri Fertet

Vidéo • Il n’avait que 16 ans lorsqu’il a été fusillé pour faits de résistance. Lors de la cérémonie de ce mercredi 5 juin 2019 à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, Emmanuel Macron a lu la lettre poignante d’Henri Fertet à ses parents.

Emmanuel Macron lisant la lettre d’adieu d’Henri Fertet mercredi 5 juin lors des commémorations du Débarquement à Portsmouth, en Angleterre © capture France TV ©

Fils d'instituteur, élève de seconde à Besançon, Henri Fertet a été arrêté en 1943 chez ses parents puis exécuté dans la même ville le 26 septembre 1943, avec 15 de ses 23 co-inculpés.

Après 87 jours d'emprisonnement et de torture, il écrit à ses parents. "Je meurs pour ma patrie. Je veux une France libre et des Français heureux. Non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les Français soient heureux, voilà l'essentiel... Papa, je t'en supplie, prie. Songe que, si je meurs, c'est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi que celle-là? ? Adieu, la mort m'appelle, je ne veux ni bandeau ni être attaché." "C'est quand même dur de mourir. Mille baisers. Vive la France".


La lettre d'Henri Fertet fait écho à celle de Guy Môquet, jeune militant communiste, fusillé par les Allemands en 1941 à 17 ans, en représailles après l'assassinat d'un chef militaire allemand. Le président Nicolas Sarkozy avait demandé en 2007 qu'elle soit lue dans toutes les écoles. Après la lecture de la lettre, en français, le baryton britannique Sir Willard White a chanté « Le Chant des Partisans ».

L'hommage du chef de l'État s'inscrit dans la série de ceux qu'il a rendus à d'autres auteurs d'actes héroïques, comme le colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, assassiné après s'être sacrifié pour une otage lors d'une attaque terroriste, ou les deux soldats tués en mai en libérant des otages français au Burkina Faso. Sans oublier le jeune migrant malien Mamoudou Gassama, reçu à l'Élysée puis naturalisé pour avoir sauvé un enfant en escaladant la façade d'un immeuble parisien.

Une  "déclaration internationale"

Pour commémorer cette journée historique, les 16 pays représentés à Portsmouth ont adopté une « Déclaration » pour « faire en sorte que les sacrifices du passé ne soient jamais vains et jamais oubliés ».

"Au cours des 75 dernières années, nos nations ont défendu la paix en Europe et dans le monde, la démocratie, la tolérance et l'État de droit", écrivent-ils. "Nous réitérons aujourd'hui notre engagement envers ces valeurs communes parce qu'elles soutiennent la stabilité et la prospérité de nos nations et de nos peuples. Nous travaillerons ensemble en tant qu'alliés et amis pour défendre ces libertés chaque fois qu'elles seront menacées."

Il s'agit de la première fois qu'un aussi grand nombre de dirigeants se réunissent au Royaume-Uni depuis les jeux Olympiques de 2012 à Londres. "Ces commémorations seront l'occasion d'honorer ceux qui ont fait des sacrifices extraordinaires pour garantir la liberté en Europe", déclare la reine Elizabeth II dans le programme officiel. "Ils ne doivent jamais être oubliés".

(Avec AFP)

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