À Besançon, les soldes n’ont pas eu l’effet escompté

Après une fin d’année 2022 très positive pour la plupart des commerçants bisontins, les soldes d’hiver n’ont pas eu l’effet escompté, avec bilan "mitigé" selon Serge Couësmes, président de l’Union des commerçants de Besançon ce mercredi 8 février, qui ne cache pas son inquiétude quant à la fermeture de franchises après Camaïeu…

Serge Couësmes © DR

Alors que les soldes se sont achevés mardi 7 février après un mois de promotions dans les magasins à Besançon, le bilan est "pas génial", selon le président de l’UCB, "comme d’habitude, il y en a qui ont bien marché comme dans le prêt-à-porter par exemple, d’autres ont moins bien fonctionné… on sent qu’il y a essoufflement sur les soldes."

Ventes privées publiques : "ça tue la poule aux oeufs d’or !"

Pour attirer toujours plus de clients et ce pendant toute l’année, de nombreuses enseignes et particulièrement des chaînes de magasins proposent des offres commerciales régulièrement dans l’année, voire toute l’année. Ce phénomène, pour concurrencer Internet, n’arrange pas les affaires des commerces qui ne peuvent se permettre de solder leurs produits qu’en périodes de soldes. 

"Ces pseudo ventes privées qui sont en réalité des ventes publiques, des ventes promo toute l’année" dénoncent Serge Couësmes, "c’est dommage parce que les soldes ont le mérite d’être encadrées, le client est rassuré, avec des prix théoriquement vraiment remisés, alors que lors de ventes privées, on ne peut rien savoir… et ça tue la poule aux oeufs d’or, trop de promos tuent la promo et les gens n’y comprennent plus rien !"

Pouvoir d’achat en baisse, soldes en hausse ? Pas sûr…

Avec le contexte économique actuel, on aurait pu croire que les Bisontines et les Bisontins allaient bondir sur les soldes pour faire des affaires et dépenser moins. L’occasion aussi de se faire un petit plaisir si le budget est serré parce que ce sont les soldes. Finalement, ça n’a pas été le cas selon le président de l’UCB, "c’est un peu ce qu’on espérait au début des soldes, mais il s’est avéré qu’il n’y a pas eu un énorme engouement pour les soldes". 

"On a besoin des saisons"

Même si elles ont mis du temps à arriver, grâce aux températures froides de cet hiver, les magasins de prêt-à-porter, de chaussures et d’accessoires ont pu vendre tout ou partie leur stock de produits de saison. À partir de maintenant, les commerçants ont le printemps dans leur ligne de mire : "Cette saison est attendue en espérant une météo digne de cette saison pour commencer à sortir et vendre les produits de printemps/été", souligne le président de l'UCB.

"Les saisons on n’en parle pas souvent, mais c’est important, il faut que les saisons se fassent pour que le commerce suive son rythme habituel, quand il est temps de faire des brochettes, on arrête de faire des fondus !", schématise Serge Couësmes, "j’exagère, mais c’est ça !"

Serge Couësmes © DR

Les manifestations contre la réforme des retraites impactent-elles le commerce ?

Pour Serge Couësmes, "ce n’est jamais bon pour le commerce", mais en comparaison avec le mouvement des Gilets jaunes, le président de l’UCB explique que les manifestations contre la réforme des retraites sont "beaucoup moins anxiogènes" avec des défilés "bon enfant" qui "perturbent moins les clients à venir en ville, c’est moins pire."

Des chaînes qui ferment "c’est inquiétant"

En ce moment, c’est en quelque sorte l’hécatombe pour certaines chaînes de magasins implantées depuis longtemps dans les centres-ville et les centres commerciaux. À commencer par Camaïeu qui a vu toutes ses boutiques fermer quasi du jour au rendement suite à une liquidation judiciaire. Malheureusement, elle n’est pas la seule dans l’oeil du cyclone puisque d’autres chaînes devraient fermer prochainement telles que KookaïCop Copine ou encore Pimkie qui ont un ou plusieurs magasins ou stands à Besançon.

"C’est inquiétant pour le centre-ville, ce sont des surfaces commerciales qui vont se retrouver libres, une offre moins large… et ça ne concerne pas uniquement le centre-ville, mais aussi les galeries commerciales", nous confie le président de l’UCB.

"Il manque une offre alimentaire pour les étudiants"

En parlant de pouvoir d’achat, impossible de passer à côté de la population estudiantine de Besançon, très présente au centre-ville de Besançon. Sans parler de consommation dans les boutiques de vêtements, de chaussures ou autres, pour Serge Couësmes, "il manque une offre alimentaire comme Lidl ou Aldi au centre-ville pour les étudiants et les personnes moins aisées."

En 2022, des dirigeants du groupe Lidl seraient venus visiter le Centre St Pierre au centre-ville de Besançon, avait-on appris. Affaire à suivre.

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