Visite de la nouvelle expo du musée des Beaux-Arts : “Juliette Roche, L’insolite”…

Nous sommes allés découvrir la nouvelle exposition du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon intitulée « Juliette Roche, L’insolite ». Elle est jusqu’au 19 septembre 2021. À ne pas manquer !

© Hélène Loget

En partenariat avec avec la Fondation Albert Gleizes, le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon consacre sa nouvelle exposition temporaire à Juliette Roche. Cette artiste méconnue, épouse d'Albert Gleizes, dévoile pourtant une riche production artistique. 

Zoom sur l'exposition "Juliette Roche, L'insolite". 

La visite débute sur une toile qui interpelle. Le visiteur fait face à Juliette Roche, un autoportrait qui déconstruit déjà les codes. L'artiste s'est représentée sur l'envers de la toile. Le ton est donné pour la suite de la visite…

© Hélène Loget

L'artiste ose les couleurs franches, tranchées. Le tout avec "un jeu de références", prévient Christian Briend, administrateur de la Fondation Albert Gleizes et conservateur au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne. Elle impose son style en peignant des couples désaccordés, des figures de dos tout en usant de caricature lorsqu'elle peint un couple de commerçants qui observe le visiteur.

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Elle poursuit ses toiles avec la représentation d'un homme noir dans une société du début du 20e siècle. Elle va plus loin encore lorsqu'elle s'intéresse à l'univers du sport. 

© Hélène Loget

Juliette Roche est surprenante lorsqu'elle montre l'intérieur des Bains Deligny…

© Hélène Loget

… Ou encore des personnages ethniquement différents et nus.

"American pic nic" de Juliette Roche au musée des beaux-arts de Besançon. © Hélène Loget

Elle aime également se jouer du spectateur en se mettant, elle-même, à toiser le visiteur lorsqu'elle apparaît dans ses peintures.

© Hélène Loget

Enfin, c'est une femme engagée qui dénonce la Grande Guerre avec le "Hachoir". Une machine, allégorie de la machine de guerre. "C'est un manifeste pacifiste ici", précise Christian Briend. 

© Hélène Loget

Une femme mystérieuse qui "se moque des codes tout en étant très élégante", conclut Nicolas Surlapierre, directeur du musée des Beaux-Arts de Besançon, devant la toile "Madame Lecomte du Nouy". 

À propos de Juliette Roche

Peu exposée de son vivant, Juliette Roche, à la fois insolite et discrète, mêle à ses débuts les influences esthétiques. Élève des peintres Maurice Denis et Paul Sérusier à l’Académie Ranson, elle hérite des formes simples, du caractère décoratif et de l’univers symboliste du groupe des Nabis. Dans ses peintures, elle renouvelle les genres traditionnels par une grande liberté de ton. Sa fréquentation dès 1913 des "cubistes des Salons", dont son futur mari, Albert Gleizes, est une figure majeure, la conduira cependant à rythmer ses compositions de découpes géométriques.

À New York durant la Première Guerre mondiale, elle participe au groupe Dada aux côtés de Marcel Duchamp et de Francis Picabia qui fait son portrait en manomètre. Elle interrompt ce séjour américain en passant l’année 1916 à Barcelone. Tant à New York, où le monde du spectacle lui inspire de nombreuses compositions, qu’à Barcelone, où elle représente le défilé des passants sur les Ramblas, elle traduit en courbes et contre-courbes le dynamisme de la ville moderne. Malgré son inachèvement, sa peinture monumentale American Picnic (1918), stupéfiante relecture de la Danse de Matisse, propose sa vision utopique d’un Âge d’or où les considérations ethniques et la différenciation des sexes n’auraient plus cours.

Après la Première Guerre mondiale, Juliette Roche multiplie les natures mortes, les portraits féminins et les autoportraits, tout en se consacrant à des travaux d’illustrations et d’art décoratif, comme en témoignent d’étonnants panneaux de céramiques reprenant ses thèmes de prédilection. En 1927, avec son mari, elle fonde à Sablons (Isère), les « Coopératives artistiques et artisanales de Moly-Sabata », résidence d’artistes toujours en activité sous l’égide de la Fondation Albert Gleizes. Elle cesse de peindre après la disparition de son mari en 1953.

Conçue en partenariat avec la Fondation Albert Gleizes par le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, le MASC, Musée d’Art Moderne et Contemporain des Sables-d’Olonne et le Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence, l’exposition sera présentée dans ces deux dernières institutions en 2022.

Infos +

Musée des beaux-arts et d’archéologie, 1 place de la Révolution, 25000 Besançon

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