Marine Le Pen plaide pour un “rééquilibrage” des territoires

Marine Le Pen, candidate RN à la présidentielle, a plaidé jeudi lors d’une visite à Vesoul pour un « rééquilibrage territorial », jugeant que les « territoires » avaient été « complètement abandonnés » durant le quinquennat d’Emmanuel Macron.

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La candidate du Rassemblement National a reçu un accueil exalté dans les travées de la foire agricole de la Sainte-Catherine, à Vesoul, qu'elle a visitée pendant plusieurs heures, en terrain conquis et tout sourire face à la foule de Haut-Saônois jouant des coudes pour faire des selfies avec elle.

"Je veux être la candidate de la lutte contre les fractures françaises et particulièrement contre la fracture territoriale", a lancé Mme Le Pen lors d'une conférence de presse en marge de son déplacement.

La Haute-Saône, département rural, "est emblématique de cette France que les études placent, avec résignation d'ailleurs, dans la diagonale du vide", a déploré Mme Le Pen. "Ce sont des départements français en voie de dépeuplement, de paupérisation", a-t-elle poursuivi, regrettant que l'on "continue de se concentrer sur des grandes métropoles" et "les quartiers difficiles" et en jugeant "inadmissible" que la Haute-Saône n'ait ni gare TGV, ni autoroute.  "Ce que je veux, c'est un rééquilibrage territorial", a-t-elle dit, estimant qu'il faut "donner des objectifs économiques à ces territoires".

"Non, madame Le Pen, Vesoul et la Haute-Saône ne font pas partie de la France des oubliés !", avait pour sa part estimé dès mercredi dans un communiqué le maire de Vesoul, Alain Chrétien (Agir), décrivant une ville "dynamique, animée et vivante qui n'a pas attendu sa visite (de Mme Le Pen) pour prendre en main son destin".

Et d'énumérer les différents plan gouvernementaux et locaux dont la ville et sa région bénéficient pour la réhabilitation des logements, des commerces et du cadre de vie, dans un département connu pour accueillir la base aérienne militaire BA 116 à Luxeuil-Saint-Sauveur et la fameuse étape du Tour de France
cycliste à la Planche-des-Belles-Filles.

Plus largement, Mme Le Pen a dénoncé "la métropolisation" de la France qui se traduit par la "vampirisation des énergies, des moyens et des activités par les métropoles". Elle défend au contraire une "démétropolisation" qui vise à "un rééquilibrage des territoires au profit des villes moyennes et des
campagnes".

Cette "démétropolisation" passera "par l'emploi ou plus largement par l'activité économique et les infrastructures", a-t-elle détaillé, certaine que "les gens quitteront volontiers les métropoles inhumaines si d'autres territoires leurs offrent des perspectives professionnelles intéressantes".

"On licencie les intérimaires pour pouvoir embaucher des salariés italiens"

Plus tôt dans la journée, interrogée sur France Bleu Besançon au sujet de la décision de l'usine Stellantis (ex-PSA) de Vesoul de faire appel à 200 travailleurs italiens du groupe à la place d'intérimaires français, la
candidate RN avait jugée cette démarche "extrêmement choquant(e)".

"C'est ce qu'encouragent nos dirigeants depuis des années, à savoir soit les délocalisations, soit les délocalisations sur place", a-t-elle estimé, alors que Stellantis, affecté par la pénurie de semi-conducteurs, a vu sa production de véhicules lourdement chuter au 3e trimestre. Une baisse d'activité qui touche notamment les usines italiennes du groupe.

"Les délocalisations sur place, c'est ce qu'il s'est passé (à Stellantis Vesoul). On licencie les intérimaires pour pouvoir embaucher des salariés italiens", a renchéri Mme Le Pen. "Il faut que ce soit prioritairement les Français qui en bénéficient plutôt que de faire appel à de la main d'oeuvre étrangère" dont "on sait très bien qu'on la fait venir parce qu'elle accepte de travailler à des coûts inférieurs", a ajouté la candidate RN.

(AFP)

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