Affaire Cahuzac : Pierre Moscovici estime n’avoir commis aucune faute

Après les aveux de l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac d’avoir bien détenu un compte à l’étranger, le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a estimé n’avoir commis « aucune faute » et récusé ce mercredi 3 avril 2013 la moindre « complaisance » ou « volonté d’entraver la justice » de la part de Bercy ou du gouvernement dans l’affaire Cahuzac. Il assure : « ce gouvernement a l’exigence de l’exemplarité et de l’honnêteté« .

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"Il n'y a eu aucune complaisance, aucune volonté d'entraver la justice (...) Le président de la République a demandé tout de suite des explications à Jérôme Cahuzac quand a été ouverte une enquête préliminaire. Evidemment la justice a pu travailler en toute indépendance", a assuré Pierre Moscovici sur RTL.

"Il y a pu y avoir des interrogations ou des doutes", a concédé le ministre. "Je pense que le président de la République et moi-même avons fait ce qu'il convenait de faire", a-t-il cependant estimé, ajoutant avoir lui-même "fait des démarches qui visaient à aider à la manifestation de la vérité". Il a mis en avant ses demandes adressées aux autorités helvétiques pour obtenir des informations sur l'existence d'un compte en Suisse de son ex-ministre du Budget, soldées selon lui par une réponse négative. 

"Jérôme Cahuzac s'est adressé à UBS, pas forcément en posant les bonnes questions. On lui a répondu qu'on ne pouvait pas trahir le secret bancaire, et donc moi comme ministre des Finances, j'avais à ma disposition la convention d'assistance fiscale avec la Suisse et j'ai fait une demande d'assistance à la Suisse", a déclaré Pierre Moscovici. Le 31 janvier, il y a eu une réponse "à une question large, sur un compte à UBS, sur une période large, sur une demande large (concernant) Jérôme Cahuzac et ses ayants droit j'ai eu droit à une réponse négative", a-t-il affirmé. "De 2006 à 2013, les autorités suisses ont dit qu'il n'y avait pas eu de compte chez UBS", a-t-il fait valoir. "Cette réponse négative, c'est un document qui se trouve dans le coffre du directeur des finances publiques, que je n'ai pas eu, dont j'ai vu la copie, que personne d'autre n'a eu. Après, il reste à savoir si (le compte) était à l'UBS, ou si c'était ailleurs".

"J'ai joué mon rôle, tout mon rôle, rien que mon rôle, avec les outils qui étaient les miens", a martelé M. Moscovici. "Aller au-delà eût été mener une enquête parallèle", a-t-il souligné. "Ce gouvernement a l'exigence de l'exemplarité et de l'honnêteté", a-t-il plaidé.

L'ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a reconnu mardi détenir un compte à l'étranger depuis une vingtaine d'années et a été mis en examen pour blanchiment, revenant sur des semaines de dénégations. Ouvert dans un premier temps chez UBS en Suisse, le compte a été transféré au sein d'un autre établissement suisse, Reyl et Cie, avant d'être déplacé dans une succursale de Singapour de cet établissement, comme l'a révélé le Canard Enchaîné. 

(source : AFP)

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