Affaire Daval : enquête pour violation du secret de l’instruction après des révélations dans les médias

mise à jour à 20h • Le parquet de Besançon a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour violation du secret de l’instruction après des révélations dans les médias avant la fin des confrontations le 7 décembre 2018 entre Jonathann Daval et sa belle-famille.

Me Ornella Spatafora et Me Randall Schwerdorffer, les avocats e Jonathann Daval le 7 décembre 2018 à besançon © AA ©

Qui a dévoilé des éléments à la presse avant la fin de la confrontation ? Grégory Gay, que Jonathann Daval accusait du meurtre d'Alexia avant son retour aux aveux du meurtre de son épouse devant la mère d'Alexia, avait appris à travers les médias que son beau-frère avait finalement craqué à genoux en larmes face à Isabelle Fouillot.

Une information que l'avocat Randall Schwerdorffer a donnée en partie à Martine Henry, la mère de Jonathann en lui expliquant lors d'une pause cigarette que son fil était très ému et qu'il était en train de pleurer.

L'avocat, qui devrait être entendu dans le cadre de cette enquête préliminaire pour violation du secret de l'instruction, se défend d'avoir donné une quelconque information aux journalistes et estime que le secret de l'instruction "protège l'enquête". Or, selon lui, le fait que la mère d'Alexia Daval montre à Jonathann une photo de sa fille et du chat Happy, ne fait pas partie de l'enquête.

Randall Schwerdorffer : "il y a des fuites phénoménales dans ce dossier"

Le 7 décembre, l'informaticien de 34 ans avait en effet reconnu être le meurtrier d'Alexia Daval, lors d'une confrontation avec la mère de la victime au tribunal de grande instance de Besançon. "J'ai appris qu'il y avait une enquête en cours pour violation du secret de l'instruction qui porterait sur ce que j'ai dit à la mère de mon client", le jour de la confrontation, a dit Me Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval.

L'échange entre l'avocat et la mère de Jonathann avait été relayé dans la presse locale. Quelques heures plus tard, à l'issue de la confrontation, le procureur de la République avait annoncé que Jonathann était passé aux aveux. "On me parle de violation du secret de l'instruction, qui est fait pour protéger l'enquête. Mais le fait de parler de l'état émotionnel de mon client à sa mère ne constitue pas une violation", s'est défendu l'avocat. Il renverse la vapeur et s'étonne qu'aucune enquête n'ai été diligentée par le parquet alors que le secret de l'instruction a été violé à plusieurs reprises selon lui au détriment de son client.  "Depuis le début de la garde à vue de Jonathann, il y a des fuites phénoménales dans ce dossier. À aucun moment, la justice n'avait déclenché de procédure".

Me Gilles-Jean Portejoie, avocat du beau-frère d'Alexia, Grégory Gay, accusé un temps par Jonathann d'être l'auteur du crime avant ses aveux, a affirmé que son client n'était pas à l'origine d'une plainte.

Le corps d'Alexia Daval, une employée de banque de 29 ans, avait été découvert le 30 octobre 2017, en partie brûlé, dans un bois en Haute-Saône non loin de la maison du couple. Après avoir avoué une première fois le meurtre, Jonathann Daval était revenu sur ses aveux en juin avant de reconnaître l'avoir tuée.

Détenu à la maison d'arrêt de Dijon, Jonathann Daval, mis en examen pour "meurtre sur conjoint", encourt la réclusion à perpétuité.

(Avec AFP)

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