Réputé pour défendre un cinéma à la fois populaire et le plus souvent engagé à gauche durant les décennies 1970 et 1980, Yves Boisset affectionne une certaine spécialité dans les films policiers ou d’action, comme Cran d’arrêt (1970) avec Bruno Cremer, Un condé (1970) avec Michel Bouquet et Françoise Fabian, où les rôles féminins sont de premier plan, comme pour Folle à tuer
(1975) avec Marlène Jobert, La Femme flic (1980) avec Miou-Miou, Canicule (1984) avec Miou-Miou et Lee Marvin ou encore Bleu comme l’enfer (1986) avec Myriem Roussel et Lambert Wilson.
Il met souvent en scène des films critiques contre la politique conservatrice de droite, les dérives policières ou de l’armée, comme avec Le Saut de l’ange (1971) avec Jean Yanne, L’Attentat
(1972) avec Jean Seberg, Jean-Louis Trintignant et Michel Piccoli, R.A.S. (1973) avec Jacques Spiesser, Jacques Weber, Le Juge Fayard dit « le Shériff » (1978) avec Patrick Dewaere ou encore Espion, lève-toi (1982) avec Lino Ventura et Michel Piccoli. Boisset exploite parfois la provocation et l’ironie contre le racisme ordinaire ou la calomnie, dans Dupont Lajoie (1975) avec Jean
Carmet, Allons z’enfants (1981) avec Lucas Belvaux et Jean Carmet ainsi que Radio Corbeau avec Claude Brasseur (1989), mais plus rarement, la comédie La Clé sur la porte (1978) avec Annie Girardot ou les films d’action portant une critique acerbe des médias et de la télévision avec Le Prix du danger (1983) avec Gérard Lanvin, Michel Piccoli et Marie-France Pisier.
Au cours de sa carrière et notamment durant le tournage d’Un taxi mauve (1977) avec Charlotte Rampling et Philippe Noiret, il subit des réactions et menaces de milieux politiques conservateurs et extrémistes, notamment ceux du SAC, jusqu’au début des années 1980. En 1991, toujours très critique envers les milieux d’extrême droite, son dernier long métrage de cinéma La Tribu
sort en salles, avec Stéphane Freiss, Catherine Wilkening et Jean-Pierre Bacri. Il est récompensé au Festival international du film de Moscou 1973, à la Berlinale 1975 d’un Ours d’argent, mention du prix Interfilm, prix du jury des lecteurs du Berliner Morgenpost pour Dupont Lajoie et reçoit le prix Louis-Delluc 1976 pour Le Juge Fayard dit « le Shériff ».
Son travail pour la télévision est également honoré par deux 7 d’or : en 1994 pour L’Affaire Seznec et en 1997 pour Le Pantalon. En 2002, il est récompensé au FIPA et reçoit le prix du meilleur scénario pour Jean Moulin.