Ginette Kolinka, ambassadrice de la mémoire de la Shoah, en visite à Pontarlier

Ginette Kolinka © Jean-Michel Blanchot

Jean-Michel Blanchot, professeur d’histoire au Lycée Edgar Faure de Morteau et président du Souvenir Français du Val de Morteau et du Saugeais animera la soirée. Cet historien a beaucoup travaillé sur ces questions de mémoire et contribué à l’exhumation du souvenir des deux enfants Szpiro, deux jeunes mortuaciens assassinés en 1942 à Auschwitz.

Après la projection d’un petit documentaire qui retrace l’action de Ginette, véritable ambassadrice de la mémoire, un échange entre Ginette Kolinka et Jean-Michel Blanchot évoquera la question de l’actualité et de l’avenir du devoir de mémoire autour du thème : "ne pas oublier : quel avenir pour le devoir de mémoire ?".

Biographie

"Ginette Cherkasky (épouse Kolinka) est née à Paris en 1925. Par peur des arrestations, la famille franchit clandestinement la ligne de démarcation au cours de l'été 1942 et s'installe à Avignon, où elle s’efforce de reprendre une vie normale. Ginette travaille avec ses parents et ses sœurs sur les marchés. Le 13 mars 1944, en rentrant déjeuner, elle tombe nez à nez avec les gens de la Gestapo venus les arrêter. Elle est incarcérée à la prison des Baumettes, à Marseille, avec son père, son petit frère de 12 ans, Gilbert, et un neveu âgé de 14 ans, Georges. Tous les quatre sont transférés au camp de Drancy le 12 avril et déportés au camp d’Auschwitz le 13. A l'arrivée du camp, son père et son frère montent sans le savoir dans les camions en partance pour les chambres à gaz. Ginette fait partie des 91 femmes sélectionnées pour le travail. Ginette sera la compagnonne de déportation de Simone Veil et de Marceline Loridans-Ivens. C'est la dernière fois qu'elle verra Georges car il est transporté dans le camp des hommes. Fin octobre 1944, elle est transférée à Bergen-Belsen, puis en février 1945 dans une usine de matériel aéronautique à Raguhn, près de Leipzig. À l'approche de troupes alliées, le 13 avril 1945, Ginette est placée dans un nouveau convoi en direction du camp de Theresienstadt où elle attrape le typhus. Libérée par l'armée Rouge, elle est rapatriée à Lyon le 3 juin, puis rentre à Paris et retrouve 4 de ses 5 sœurs. Léa, l'aînée, déportée à Auschwitz, n’est pas revenue."

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