“L’Étang” au CDN de Besançon

Pour tester l’amour maternel, un enfant simule sa noyade dans un étang. Ce drame familial est l’occasion pour Gisèle Vienne de travailler des thématiques qui lui sont chères : la transgression des règles, les jeux de mises en abîmes du temps et de l’espace, un brouillage de la perception du spectateur.

Se sentant mal aimé, le jeune Fritz simule un suicide pour gagner l’amour de sa mère. Ce drame familial où se cristallise non-dits et culpabilités, est-ce un délire, un fantasme, un souvenir ? Que faut-il lire ou entendre entre les lignes ? Dans L’Étang, pièce de jeunesse du poète suisse Robert Walser, plusieurs niveaux de réalité se superposent, intériorité et extériorité se confondent. La mise en scène de Gisèle Vienne se niche dans les brèches ouvertes par les énigmes du texte, sans vouloir y répondre. Par un jeu subtil sur l’amplification sonore et le silence, la dissociation entre corps et parole, le mouvement et l’immobilisme, elle sème le trouble dans la perception.

Aux côtés de poupées à taille humaine, deux comédiennes : Adèle Haenel, en adolescent perturbé et perturbant, et Henrietta Wallberg. Ensemble elles portent les dix voix de la partition textuelle et donnent à voir les énigmes d’une relation filiale pervertie par la violence des normes sociales.

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