Cinéma : Mai 2018, le Centre Culturel Populaire Palente-Orchamps donne le “LA”

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Mai 1968, aux rencontres cinéma du CCPPO, un événement cinématographique important

Le CCPPO c’est cette association culturelle turbulente qui naquit en 1959 aux milieux des bétonnières construisant le nouveau quartier de Palente-Orchamps, et son premier grand lycée de banlieue, le lycée Pergaud. L’air du temps frémissait des interrogations d’une jeunesse découvrant que la vraie vie n’était pas seulement dans les  champs ou à l’usine, ou encore dans les bureaux : un air de liberté se propageait et contaminait toute la société, même dans les campagnes. Les ouvriers agricoles furent les premiers bénéficiaires des avancées sociales. 

 En 1968, le CCPPO participa à l’animation de l’ occupation des usines de Besançon et de Sochaux, ses militants étaient à la tête des grands cortèges, étudiants, enseignants, ouvriers unis dans la contestation d’un monde inadapté.  Surtout autour du  CCPPO furent tournés les fameux films des cinéastes "groupes MEDVEDKINE" constitués après le  grand reportage sur la grève de la Rhodiaceta. Sa diffusion sur le petit écran constitua un des  points de départ de la contestation en France. Avec son travail continu de diffusion d’une culture populaire, le CCPPO eut de fructueux échanges avec les grands témoins culturels de l’époque, cinéastes, chanteurs, metteurs en scène. ll y a dix ans, l’association connue comme un grand spécialiste de la question, prêta son concours à plusieurs  documentaires  souvent hâtivement "torchés" par des jeunes réalisateurs qui ne donnèrent pas une image très correcte de cette période.

Mai 68, c’est déjà une grande bataille gagnée contre la guerre

Il faut le rappeler, les premières escarmouches étaient franchement antimilitaristes, contre la guerre du Vietnam  où les Américains s’embourbaient  dans une guerre maintenant surréaliste contre le "Bloc communiste". Le CCPPO propose un documentaire historique tourné à l'initiative du Mouvement de la Paix. Chris Marker réalisa  des reportages sur la révolte des jeunes Américains partis à l'assaut du Pentagone. Il fit une synthèse de cette période, film incontournable pour parler de l’époque, "Le fond de l’air est rouge", trois heures d’archives qui seront projetées dimanche après-midi  mettant  un terme à la réflexion cinématographique.

Mai 68 fut aussi une grande victoire de la classe ouvrière

Cela n’est pas souvent écrit. La lutte des travailleurs pendant le XX ème siècle est rappelée par plusieurs films. Cela va de la condamnation à mort d’un syndicaliste en 1910 au Havre, (Mémoire d’un condamné, vendredi soir à 21heures) précédé d’un surprenant document préparatoire à un congrès d'un syndicat ouvrier tenu en 1953. A l’ordre du jour, tous les acquis des grèves de mai 68, qui furent donc le dernier épisode d’une longue lutte recommencée à la fin de la dernière guerre, avec des moments terribles, comme la répression contre les mineurs en grève car trompés par les promesses du gouvernement issu de la Résistance. Ensuite, les corons   furent étroitement surveillés, thème du premier film des rencontres (L’oeil des   houillères)  vendredi à 18H15.

Le Printemps 68 un grand tournant pour notre société

Ne serait- ce que dans nos églises. après le grand rassemblement de la JOC à Paris en 1967 les jeunes chrétiens s’interrogèrent. L’église a beaucoup évolué depuis. tout comme la famille. Dans le film  "Classe de lutte" , la grande réussite bisontine du "nouveau cinema engagé",  le thème central est l’engagement d’une femme, Depuis un demi-siècle cette dernière  est régulièrement interpellée par les médias au sujet de cette libération. Mais l’entreprise aussi a évolué, la mobilité professionnelle assortie à la formation continue fut  la  grande demande de la jeunesse. Les difficultés économiques n’ont pas entravé la  mise en place de cette grande attente, forcément nécessaire avec les fermetures d’entreprise et la mondialisation de la production. Les jeunes qui défilèrent dans les rues en 1968, maintenant à la retraite, posèrent aussi des revendications écologiques, mais l’évasion en Ardèche de la la jeunesse parisienne chevelue reste une caricature des événements..

Thème : le fond de l'air est rouge

Au programme :
- 50 ans après 1968, l’histoire présentée par ceux qui l’on fait : vendredi 26 de 18h15 à 23h . Projection des films: «Sous l'œil des houillères» (18h15), «Horizons» (20h30), et «Mémoires d'un condamné» (21h15).

Mai 68 à Besançon, rôle de la presse et des associations. 50e anniversaire de Slon- Iskra : samedi 27 de 14h à 23h - Projection de «Classe de lutte» (14h), «Après l'ombre» (15h), «Demain l'usine» (17h), «Ca ne peut plus durer» (20h30), «La terre fleurira» (21h).

«Le fond de l'air est rouge» de Chris Marker : dimanche 28 de 15h à 18h- Pour terminer la réflexion cinématographique

A l’Espace cinéma Kursaal, place du Théâtre
Tarifs : une séance 6€ ; réduit 3€ - abonnement 10€

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