Ensemble Vox Luminis (10 chanteurs, 20 instrumentistes)
Benoît Colardelle, lumières
La Messe en si mineur de Bach est une œuvre emblématique de la musique occidentale ; assemblée en tant que telle, elle n’a pourtant de son vivant jamais été jouée dans son intégralité.
Rassemblant des fragments issus de compositions plus anciennes, remontant parfois aux années 1720, le musicien consacra les dernières années de sa vie à les étoffer et à les compléter avec des compositions nouvelles, aboutissant en 1748-49 à une grande messe englobant toutes les séquences de la liturgie, y compris celles qui avaient été écartées par la Réforme luthérienne.
Cette composition magistrale semble vouloir donner un aperçu global de tous les styles et techniques, pleinement maitrisés. L’architecture est unique et englobe une voûte et son contraire : l’ancien et le nouveau, l’objectivité grégorienne dérivée de la psalmodie et la forme baroque la plus contemporaine, les formes libres et les formes carrées, le cœur et le chœur, l’individu et l’humanité, le populaire et le spirituel, les rythmes dansés et les voix angéliques.
Ce qui est peut-être la dernière œuvre de Bach ne manque pas de surprendre. Luthérien convaincu, le compositeur semble ici vouloir dépasser le cadre du protestantisme affirmé tout au long de sa vie, peut-être pour exprimer sa vision personnelle d’une spiritualité intemporelle et universelle.
Une clôture sur le toit du monde de la création artistique !