Réunion d’information des Ateliers du Théâtre Alcyon

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La beauté d’un geste.

Le théâtre, c’est quoi ? Peut-on le dire ? Chaque année en début de saison on se pose un peu plus la question et on finit par croire que l’on sait y répondre…
L’acteur est celui qui s’étonne de tout, celui pour qui tout est sujet d’émerveillement. S’initier au théâtre c’est donc apprendre à s’émerveiller, à ne rien voir qui ne soit extraordinaire, même l’ordinaire, le commun. Une vie minuscule devient au théâtre question posée à l’humanité entière, interrogation ontologique.
Développer sa capacité d’émerveillement, voici l’objet de l’apprentissage de l’art théâtral. Si bien sûr les métiers du théâtre ancrent leurs actions dans un savoir, des techniques, une histoire, l’acte artistique est un événement ductile, presque hasardeux, inconscient parfois. Il s’agit moins d’appliquer mécaniquement des savoir-faire que de se préparer « au miracle », de saisir au vol une beauté qui passe, d’apprendre à voir l’invisible, de dire l’ineffable, d’être prêt à recevoir la grâce d’un moment privilégié.
Au théâtre le geste est libre lorsqu’il est créé, mais la parole est féconde lorsqu’elle éclate comme un cri d’enfant. La naïveté se mélange subtilement à l’expérience. Le corps en mouvement met en jeu une pensée vagabonde qui échappe au présupposé de l’homme assis, au confort de celui qui sait tout.
La beauté ce n’est pas à 20h30, elle ne s’enferme pas dans un théâtre, n’a pas besoin d’accessoires, elle ignore les préjugés. Voilà pourquoi l’art théâtral échappe à l’entendement de nos communicants. L’art n’est jamais où l’on croit. L’évènement est ailleurs. Il se cache. C’est un secret. Il faut le dénicher.
Vous imaginez quelle joie de trouver dans les interstices d’un être sans nom, une matière véritablement humaine, la beauté d’un geste.

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