Aide aux victimes : le “quoi qu’il en coûte” subsistera, promet Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a assuré mardi que le "quoi qu'il en coûte" subsistera pour le budget de l'aide aux victimes, en réponse à la demande de son doublement formulée lors des assises de France victimes.

"Le quoi qu'il en coûte subsiste sur ces matières humaines. Il y aura de quoi abonder dans le prochain budget", a promis le ministre, soulignant que le budget de l'aide aux victimes a déjà connu une augmentation "historique" de près de 40%, de 2020 à 2022, pour passer à 40 millions d'euros.

"Soyez assurés que le gouvernement maintiendra le cap avec la même détermination en dépit du contexte économique dégradé que nous connaissons tous", a-t-il dit lors d'un discours prononcé à Nevers lors des assises de France victimes, premier réseau d'aide aux victimes avec 132 associations et 1.600 salariés. "Nous, nous n'avons eu qu'une hausse de 8% de notre budget", a répondu la présidente de France victimes, Maryse Le Men Régnier. L'enveloppe de 40 millions d'euros finance, en effet, pour une bonne part les nouveaux dispositifs d'aide, comme le bracelet anti-rapprochement ou le "téléphone grave danger", dispositif permettant de solliciter d'urgence l'intervention des forces de l'ordre.

"Des victimes sont laissées sur le bord de la route"

Les associations d'aide aux victimes, elles, restent les parents pauvres, selon France victimes. Par manque de moyens, France victimes ne peut ainsi accompagner que "360.000 à 400.000 victimes", sur les 2,5 millions qui déposent plainte chaque année, souligne Mme Le Men Régnier. "C'est totalement insuffisant. Des victimes sont laissées sur le bord de la route", regrette-t-elle.

La fédération réclame donc un doublement du budget de l'aide aux victimes, à 80 millions d'euros d'ici à la fin du quinquennat. "Cela paraît énorme mais c'est tout à fait raisonnable", juge Jérôme Bertin, directeur général de France victimes. "Cela représenterait 0,007% du budget total de la justice (11 milliards d'euros)", a-t-il souligné. M. Dupond-Moretti a, par ailleurs, assuré que l'objectif de 5.000 téléphones grave danger (TGD) déployés d'ici à la fin de cette année "sera tenu".

720 personnes portent un bracelet anti-rapprochement

"En janvier 2020, moins de 1.000 TGD étaient déployés. En 2021, nous avons dépassé le cap des 3.000. Aujourd'hui, plus de 4.000 sont déployés. Parmi eux, 3.000 TGD sont attribués", a-t-il déclaré. "En 2021, suite à une alarme déclenchée par une victime bénéficiant d'un TGD, les forces de l'ordre se sont déplacées à 1.178 reprises. C'est autant de drames évités", a-t-il ajouté. Le bracelet anti-rapprochement (BAR), prend lui aussi "chaque jour de l'ampleur". Lancé en septembre 2020, il compte actuellement "plus de 720 dispositifs actifs".

(AFP)

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