Alstom: Bartolone critique la “communication rétrograde” de la direction

Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), a critiqué mercredi la « communication rétrograde » de la direction d’Alstom, voyant la solution pour Belfort via des commandes mais pas par une forme de nationalisation.

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"La direction d'Alstom, je ne comprends pas leur communication. Avec l'expérience d'un certain nombre d'entreprises qui ont connu des difficultés, avoir cette communication rétrograde avec les organisations syndicales, les salariés, les élus locaux et même le gouvernement, c'est une erreur et même une stupidité", a-t-il jugé lors de l'émission Questions d'info LCP/Le Monde/AFP/France Info.

S'il a trouvé "pas impossible" qu' "un certain nombre d'entreprises en difficultés ou en mutation essayent d'utiliser l'année qui précède une élection présidentielle", M. Bartolone a considéré qu'il y a d'autres manières de faire "sur des sujets relevant de la réindustrialisation du pays et d'un de nos points forts industriels que d'utiliser la communication au travers des médias ou en prenant les salariés en otage".

Comme on lui demandait si François Hollande n'en faisait pas trop sur le dossier Alstom, le président de l'Assemblée a répondu: "Non. Ce n'est pas n'importe quelle entreprise, c'est 400 salariés directs, 1.200 indirects, une société présente à Belfort depuis 1879 et un savoir-faire sur un marché de plus en plus sollicité au niveau mondial".

Et "ce n'est pas du tout une entreprise qui s'effondre", a-t-il lancé. Non seulement Alstom a "l'équivalent de quatre années de chiffre d'affaires de commandes" mais il y a "des commandes en discussion" avec la RATP et la SNCF notamment au niveau de la région Ile-de-France avec "peut-être le plus grand chantier européen, celui du Grand Paris", selon ce député de Seine-Saint-Denis. L'écotaxe, que "j'avais proposé de réinstaller dans un certain nombre de régions, notamment en Ile-de-France parce que nous sommes en retard pour la transition énergétique sur les transports", serait "bonne pour les usagers et  pour une entreprise comme Alstom", a jugé M. Bartolone.

Quid d'une nationalisation partielle ou temporaire d'Alstom, comme suggéré par l'ex-élu de Belfort Jean-Pierre Chevènement? "Je ne crois pas que ce soit une question de tour de table simplement", a déclaré le président de l'Assemblée. Il faut qu'"on utilise la commande publique et qu'on aide l'entreprise à gagner la bataille des technologies du futur" pour les trains à grande vitesse, sinon "les Chinois, les Allemands ou d'autres vont nous passer devant".

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