Assassinat de Razia Askari : jugé pour l’avoir égorgée, son mari se pose en victime

Accusé d’avoir égorgé sa femme en pleine rue à Besançon en 2018, Rashid Askari semble refuser toute remise en question : il s’est apitoyé sur son sort jeudi au deuxième jour de son procès, niant toute violence et accablant son épouse décédée.

Palais de justice de Besançon © Alexane Alfaro

Pendant près de deux heures, l'Afghan de 41 ans, jugé depuis mercredi par la cour d'assises du Doubs pour "assassinat", a décrit son difficile parcours de migrant et la souffrance dans laquelle, selon lui, sa femme l'a plongé en voulant le quitter. Il a détaillé la chronologie de sa vie en France, depuis 2017, avec moult détails, jusqu'à l'instant où il l'a tuée en pleine rue le 30 octobre 2018 à Besançon. Une agression qu'il n'a pas racontée.

"Monsieur nous explique qu'il s'est retrouvé avec un couteau et qu'il ne sait pas ce qu'il a fait à ce moment", a relevé le président de la cour Matthieu Husson. "Maintenant il le sait : 19 coups de couteau, dont 12 coups dans la région de la tête et du cou, deux qui correspondent à geste d'égorgement", a-t-il ajouté, lapidaire, lui demandant d'expliquer son geste. "Ce jour-là tout était blanc devant mes yeux", a répondu le prévenu dans sa langue natale, traduit par une interprète.

Maladivement jaloux, Rashid Askari n'a pas admis que son épouse, Razia Askari, le quitte. Il lui reprochait d'entretenir une liaison avec un autre homme, ce qu'aucun témoin n'a confirmé, et de l'avoir privé de ses enfants.

7 plaintes à Marseille et à Besançon pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées

Terrorisée par son mari, la jeune femme avait effectivement fui son mari, craignant qu'il ne la tue. Elle avait trouvé refuge à Besançon, hébergée avec ses deux garçons par l'association de lutte contre les violences faites aux femmes Solidarité femmes. Elle avait déposé sept plaintes à Marseille et à Besançon pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées.

Rashid Askari, qui avait été interpellé trois jours après la mort de sa femme à l'aéroport d'Athènes, où il avait fui, risque la perpétuité.

La cour d'assises du Doubs rendra son verdict vendredi.

(AFP)

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