Barbara Romagnan prend ses distances avec le pacte de responsabilité

Interrogée par Médiapart lors de l’émission « Objections », Barbara Romagnan reste fidèle à elle-même et à ses convictions. Déçue, mais pas si surprise de la vague bleue du 1er tour des municipales, la jeune députée du Doubs élue en juin 2012 jette un regard critique sur les décisions de son parti. Le Pacte de responsabilité en est un exemple symptomatique.   Elle parle d’un « décalage » entre les engagements et la politique suivie.  Barbara Romagnan revient également sur les municipales et les élections européennes à venir…

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Sur l'aile gauche du parti socialiste, la députée socialiste du Doubs n'a jamais hésité à faire entendre sa voix. En déclarant qu'elle ne voterait pas le pacte de responsabilité "en l'état", l'élue s'explique : "On fait le pacte de responsabilité, mais on n'honore pas le pacte de confiance passé avec le peuple".

Cette annonce n'est pas une surprise. Déjà le 19 mars déjà, elle déclarait s'associer "pleinement"  au manifeste de la Fnars  (fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) adressé le 6 mars au Président de la République (lire ici) :

"il nous appartient de veiller à ce que ces nouvelles mesures profitent aux personnes les plus éloignées de l’emploi. C’est un impératif de justice sociale, qui jusqu’à présent, n’apparait pas dans le contenu du pacte de responsabilité. Nous vous demandons donc, en particulier, de réorienter les négociations qui vont s’engager pour prendre directement en compte les problèmes de l’emploi des personnes peu qualifiées, car ce sont elles qui sont les premières victimes du chômage" 

"On a déjà dit tellement de choses qui finalement ne se traduisent pas dans les faits…"

Revenant sur la question des municipales, Barbara Romagnan ne s'attendait pas à des miracles, mais pensait à une défaite de la gauche plus "feutrée" . Que faudrait-il alors comme message pour les Européennes pour éviter la bérézina de la gauche ?  Barbara Romagnan ne fait toujours pas de langue de bois. 

"Là encore, je crains que ce soit compliqué, y compris si on prenait les mesures qu'il faut parce que de toute façon la politique cela se fait sur du temps long. On a déjà dit tellement de choses, qui, finalement ne se traduisent pas forcément dans les faits, je ne suis pas sûr que les gens entendent même si on pouvait avait le bon discours.  À mon sens le problème que l'on a chez les socialistes, c'est que sur le discours c'est très bien en tout cas ce est-ce que je crois et c'est pour ça que j'y suis.  Le problème c'est dans quelle mesure on accepte une rupture et un rapport de force, non pas dans les mots, mais dans le comportement…

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