Chevènement ne veut pas quitter son HLM parisien

L'ancien ministre, âgé 72 ans, qui a annoncé samedi dernier sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, occupe toujours un logement social de la régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), au grand dam de la mairie qui voudrait le voir partir. Il est vrai que Jean-Pierre Chevènement a toujours été un habitué du logement social même à Belfort du temps où  il était maire, il habitait en HLM au centre ville…

L'affaire, relancée mardi par un article de l'Express.fr, remonte à plusieurs années. Depuis 1983, le "Che" occupe un appartement de 120m2 dans le très beau quartier du Panthéon à Paris, pour un loyer de 1.519 euros, selon Pierre Aidenbaum, président de la RIVP et maire PS du IIIe arrondissement, alors qu'un même appartement dans le privé lui coûterait 3.500 euros par mois.

Contacté, M. Chevènement a expliqué mercredi: "Je suis candidat depuis quatre jours à peine et M. Aidenbaum et sans doute quelques commanditaires relancent une campagne de rumeurs infondées destinées à me salir et à me faire taire".

Une campagne qui lui inspire du "mépris" et qui ne le fera "pas bouger d'un pouce".

"Je n'habite pas un appartement HLM, j'habite un logement à loyer libre catégorie ILM (immeuble à loyer normal). Le bailleur m'a proposé il y a un an un relèvement de 40% que j'ai accepté", se justifie le sénateur (MRC) du Territoire-de-Belfort.

 "J'acquitte un loyer qui va atteindre dans trois ans 1.950 euros par mois, sans les charges, et mon indemnité parlementaire s'élève à 5.700 euros, c'est à dire que j'acquitte un peu plus du quart de mon indemnité parlementaire", a-t-il ajouté comme s’il ne touchait pas par ailleurs une retraite de ministre… Et les revenus de son épouse, ne doivent-ils pas être pris en compte ?

Pierre Aidenbaum a pour sa part rappelé avoir fait un courrier en 2009 à M. Chevènement à son arrivée à la tête de la RIVP: "C'était le premier courrier, daté de septembre 2009. Je lui demandais, compte tenu des fonctions qu'il a exercées et qu'il exerçait, de trouver une solution à son +problème+ de logement. Il n'a pas à être dans du logement social de la ville de Paris", a avance le maire du IIIe. Le dernier courrier de "relance" est parti en juillet 2011.

Il y a trois catégories dans le logement social, a rappelé le responsable socialiste : le logement dit très social "qui est à 6 euros du m2", le logement social "intermédiaire qui est à environ 9 euros du m2" et le logement PLI à "environ 16 euros du m2", dont bénéficie M. Chevènement.

Et compte tenu de son âge, a précisé le président de la RIVP, "on ne peut plus déloger les gens". 

(avec AFP)

Les réactions : 

 - Bertrand Delanoë, maire PS de Paris: "depuis dix ans, j'ai fait rentrer dans le droit tous les logements, quelles que soient les appartenances politiques des uns et des autres". "Nous devons respecter les règles légales pour dire aux locataires s'ils doivent partir".

  "Je veux démentir totalement qu'il y ait le moindre rapport avec un enjeu politique. J'ai appliqué la même chose avec tout le monde depuis dix ans".  Veut-il que M. Chevènement parte ? "Je veux que les choses soient faites dignement, proprement, démocratiquement et j'ai besoin des logements pour les Parisiens dont les revenus justifient qu'ils soient dans les logements".

  - Eva Joly, candidate EELV à l'Elysée, sur i-TELE. Est-elle choquée? "Oui". Doit-il déménager? "Oui".

Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, sur Canal+: "C'est un problème qui concerne la mairie de Paris et on voit bien qu'il y a deux poids, deux mesures".   Mais "on ne demande pas à quelqu'un de quitter son logement à 72 ans. Ca n'est pas très humain, mais simplement la mairie de Paris aurait dû lui demander de le faire bien avant".

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