CINEMA The Tree of life de Terrence Malick

La Palme d’or du 64ème Festival de Cannes. Étrange et poétique.

©

**** A voir absolument

 

Terrence Malick est un réalisateur atypique. Le seul a n’avoir tourné que cinq films en une quarantaine d’années et dont les longs-métrages sont tous des œuvres colossales, poétiques, teintées de mysticisme et de mélancolie.


The Tree of life est une histoire de famille. L’histoire d’un fils premier né écrasé par un père tyrannique (Brad Pitt) dans l’Amérique populaire des années 50. De ce père qui ne sait exprimer son amour que par une rudesse étouffante et une éducation « à la dure », le fils endure les brimades et intériorise sa haine.


Cherchant à équilibrer son existence, il va trouver un amour « familial » auprès de ses deux plus jeunes frères. Dès le début on apprend que son cadet est mort. Et on contemple l’adulte qu’il est devenu (Sean Penn), meurtri et désabusé depuis des années, qui semble traverser son monde et errer dans les couloirs de son immense propriété comme dans sa vie tel un fantôme à la recherche d’un souvenir.


Tout est exploré : les moindres recoins des relations fraternelles, le rapport à la mère et la défiance au père, les rites de transmissions tacites (la mère qui offre son fils à une femme). Une réflexion sur la famille est ses aboutissants : formidable foyer d’amour mais qui peut briser peu à peu ses membres par sa fragilité.


Chez Malick, chaque plan est soupesé, travaillé et n’est pas là par hasard. Ce qui peut être très déconcertant. Ainsi se succèdent des scènes de vie à des paysages magnifiques et étranges, à d’immenses planètes, à d’autres temps où les dinosaures étaient encore en vie et même à des cellules. Ici un torrent perdu au milieu de nul part. Là les rouleaux d’une vague. Un vol d’oiseaux. Un coucher de soleil. Sur des musiques grandioses, l’immensément grand côtoie l’infiniment petit, comme autant d’expressions d’une douleur sourde.


Chez Malick, la faculté à nous faire voyager reste chaque fois impressionnante. Le majestueux est absolument partout, même dans ses acteurs, et peut paraître en faire trop parfois. Il n’en est rien. The Tree of life est un authentique chef d’œuvre de poésie qui célèbre la vie, qu’elles qu’en soient ses formes.

Quentin Buchberger

 

Réalisation : Terrence Malick

Scénario : Terrence Malick

Avec : Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn

Durée : 2h18

Genre : Drame

Photographie : Emmanuel Lubezki

Musique : Alexandre Desplat

Année de production : 2011

Distribution : EuropaCorp Distribution

Date de sortie : 17 mai 2011

 

A voir du même réalisateur : La Ballade Sauvage (1973), Les Moissons du ciel (1978), La Ligne rouge (1998), Le Nouveau Monde (2005)


 Prochaine rubrique cinéma le samedi 4 juin 2011

**** à voir absolument
***  à voir
** pourquoi pas
*   mieux vaut éviter
 

 
Quitter la version mobile