CINEMA: True Grit de Ethan & Joel Coen

Dans une Amérique post Guerre de Sécession, la jeune Mattie Ross (Hailee Steinfeld très convaincante pour son premier rôle au cinéma) cherche l’assassin de son père.

 

Pour l’aider, elle engage un marshall brutal et alcoolique (Jeff Bridges, absolument génial) que sa réputation d’homme à la gâchette facile précède. Un texas ranger (Matt Damon, très bon), qui cherche également le bandit, complète ce trio détonant d’anti héros très sympathiques.

 

Sous prétexte d’une vendetta improbable (en effet les chances de voir une enfant de 14 ans chercher à tout prix l’assassin de son paternel paraissent très maigres, surtout en 1870), les frères Coen se réapproprie un genre qui n’est plus tellement au goût du jour, le western. L’entreprise aurait pu se révéler désastreuse. Il n’en est rien.

 

On retrouve les dialogues savoureux qui font recette depuis tant d’années chez les deux réalisateurs, une ambiance far-west très réussie, décadente et bruyante, et des personnages hauts en couleurs.

 

Les méchants sont sales, malveillants et sans scrupules, les gentils sont rustres mais loyaux. Ce manichéisme, véritable perle quand il est bien exploité, fardeau insupportable dans le cas contraire, donne une saveur particulière à True Grit (en français, « Un sacré cran »).

 

Plus qu’une simple histoire de vengeance, le film nous permet de replonger dans les plaisirs du western (ceux que des génies comme Sergio Leone pouvaient transmettre), avec ses fusillades, avec ses serpents à sonnettes et ses malfrats qui tueraient pour deux dollars, avec ses villes poussiéreuses et ses chevauchées à brides abattues, ses campements de fortunes et ses veillées au coin du feu, avec ses cowboys qui dégainent leur colt en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « True Grit ».