Collectif Roosevelt : “Une politique du vouloir-vivre et re-vivre”

Le collectif Roosevelt organise une soirée-débat au Kursaal à Besançon le lundi 20 janvier 2014. Le thème : « Même sans croissance, il y a des solutions !« . Marcel Ferreol, fonctionnaire au ministère e l’agriculture et de la forêt et référent local du collectif Roosevelt qu’il co-anime avec Yves Gugel, nous explique les actions et les objectifs du collectif inspiré de « la démarche volontariste et interventionniste de l’ancien président américain Franklin Delano Roosevelt pour sortir de la crise de 1929 ».

maCommune.info : Qu'est-ce que le collectif Roosevelt ? 

Marcel Ferreol : "Le Collectif Roosevelt est un mouvement citoyen français né en 2012, structuré autour d'une association loi 1901 et de groupes locaux. Pour reprendre une expression de Stéphane Hessel et d'Edgar Morin (qui font partie des fondateurs du mouvement), le Collectif Roosevelt vise "une politique du vouloir-vivre et re-vivre, qui nous arrache à une apathie et à une résignation mortelles".

Le Collectif Roosevelt s’inspire de la démarche volontariste et interventionniste de l'ancien président américain Franklin Delano Roosevelt pour sortir de la crise de 1929, le « New Deal » (ou Nouvelle donne en français). Il agit selon deux modalités principales : d'une part, en promouvant quinze propositions de réformes économiques et sociales auprès des parlementaires, des partenaires sociaux et des gouvernements, d’autre part en animant des groupes locaux qui organisent formations, débats et conférences, dans l'esprit de l'Education populaire."

mC : Comment est-il né ? Grâce à qui ? Pourquoi ?

M-F: "Fondé par des personnalités telles que Stéphane Hessel, Susan George, Pierre Larrouturou, Edgar Morin, Dominique Méda, Michel Rocard, Patrick Viveret, Bruno Gaccio, Patrick Pelloux... ou Gérard Pelletier ancien président de l'association des maires ruraux de France bien connu en Franche-Comté..., il est également le point de rencontre de réseaux et de nombreuses ONG. Très vite le « Manifeste Roosevelt 2012 » a rencontré un écho important auprès de très nombreux citoyens désirant s'engager pour porter les 15 réformes* concrètes et réalistes pour sortir de la crise."

mC : Qui en fait partie ?

M-F : "Aujourd'hui plus de 110.000 citoyens ont signé le manifeste. Ils sont plus de 800 dans le Doubs. Des parlementaires comme Barbara Romagnan ou Eric Alauzet l'ont signé, comme la présidente de région Marie-Guite Dufay. Des élus mais surtout des hommes et des femmes « sans la moindre importance » qui pensent que « chacun de nous peut changer le monde » comme le disait Vaclav Havel quelques semaines avant la chute du Mur de Berlin."

mC : Est-ce qu'il y a des "annexes" départementales du collectif ? Et dans le monde ?

M-F : "Le Collectif Roosevelt débute une activité européenne en particulier en Belgique et en Espagne. Une initiative citoyenne européenne regroupant de nombreux partenaires de la société civile et des acteurs sociaux syndicats , ONG des pays européens est en projet.
Localement le collectif Roosevelt de Besançon est un groupe local qui regroupe une petite centaine de personnes. Il fonctionne de façon souple en relation avec les nombreux réseaux et associations du secteur. Nous avons organisé en particulier, deux réunions-débats en novembre 2002 avec l'association Espace politique d'innovation (EPI) « Comment s'en sortir » et en juin 2013 « La finance est-elle aujourd'hui sous contrôle », avec à chaque fois des intervenants de grande qualité en laissant une place importante à la participation du public qui était chaque fois nombreux et intéressé."

mC : Comment se déroulera la soirée du 20 janvier au Grand Kursaal ? Quel est son but ?

M-F : "La soirée du 20 janvier au Grand Kursaal accueille deux fondateurs du Collectif : Pierre Larrouturou , économiste, connu comme partisan actif du partage du travail et auteur de « La gauche n'a plus droit à l'erreur » avec Michel Rocard et Bruno Gaccio, humoriste et scénariste, ex-auteur des Guignols de l'info de Canal +. Deux personnalités très différentes qui viendront nous expliquer pourquoi la crise n'est pas une fatalité et comment même sans croissance, il existe des solutions !" 


* 15 réformes

"Les 15 propositions du Collectif Roosevelt

Les 15 propositions ont pour objectif d'éviter un effondrement de l'économie, élaborer une nouvelle société et lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique18,6. 

Éviter un effondrement de l'économie

  1. Diminuer fortement les taux d'intérêts des États en temps de crise économique afin qu'il n'étouffent pas financièrement en payant leurs dettes avec des taux 600 à 800 fois supérieurs à celui des banques privées.

  2. Création d'un impôt européen sur les bénéfices des entreprises la moyenne européenne étant de 25% contre 40% pour les États-Unis, ce qui permettrait de redonner plus de puissance financière.

  3. Annuler les baisses d’impôt accordées aux entreprises et aux plus hauts revenus les dix années précédentes en France, ce qui permettrait de revenir à un budget bénéficiaire.

  4. Lutter contre les paradis fiscaux qui font perdre à chaque État membre de l'Union Européenne de 1 à 1.5% du PIB en utilisant la pression des commandes publiques.

  5. Limiter le plus possible les licenciements comme c'est le cas en Allemagne avec le Kurtzarbeit ( en allemand).

  6. Aider les précaires en fin de droit financièrement et en formation.

  7. Interdire la spéculation des banques avec l'épargne privée en séparant les banques de dépôts et les banques d'affaires.

  8. Création d'unetaxe sur les transactions financières afin que les marchés financiers contribuent au Fonds européen de stabilité financière.

  9. Combattre les délocalisations en instituant des normes sociales et environnementales dans le commerce mondial.

Contre le chômage, construire une nouvelle société

10. Créer des emplois dans le secteur du bâtiment et réduire les loyers avec une politique du logement ambitieuse.

11. Combattre le réchauffement climatique en réduisant les gaz à effet de serre tout en conservant la même qualité de vie.

12. Développer une économie sociale et solidaire plus respectueuse de l’environnement et des personnes. 13.Partager le temps de travail et les revenus entre les suractifs et les précaires.

Construire une Europe démocratique

14. Arrêter la paralysie du système en changeant les institutions et en adoptant un système parlementaire. 

15. Négocier un traité de l'Europe sociale ce qui évitera les délocalisations et le dumping intra-européen."

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