Conseil régional: dernière ligne droite avant les élections

C’est à un véritable round d’observation que se sont livrés les conseillers régionaux hier à Besançon en évoquant le budget 2010.

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"Le président de la République a affirmé que les élus locaux étaient usés. Avons-nous l'air si usés, chers collègues?". Marie-Guite Dufay a tout fait ce vendredi en séance plénière du conseil régional pour démentir l'affirmation de Nicolas Sarkozy. Au même titre que l'opposition UMP qui a changé de patron, Sylvie Vermeillet remplaçant Jean-François Humbert à la suite de sa candidature en "homme libre et indépendant" aux régionales contre Alain Joyandet.

A l'issue de six ans de mandat et à quelques mois des élections régionales, chaque camp a donc tenté de poser ses marques lors de la discussion des orientations budgétaires. La présidente a décrit combien il était difficile d'établir le budget 2010 dans un contexte d'incertitude lié à la réforme des collectivités et au désengagement de l'Etat, alors que la crise perdure. Malgré tout, il faut "résister et aller de l'avant".

L'ombre d'Alain Joyandet

Dans une intervention dont il a le secret, suscitant par moment l'hilarité générale, Jean Burdeyron (UMP) a invité Marie-Guite Dufay à arrêter de se lamenter. "Vous êtes toujours en train de pleurnicher et d'essayer de trouver des explications dans le comportement de l'Etat. Je suis sur le c.. ! Arrêtez de sombrer dans le catastrophisme. J'attends plus et mieux de vous", a pointé Jean Burdeyron. Au préalable, Sylvie Vermeillet avait dénoncé "l'immobilisme" de la gestion socialiste. "Quelle idée géniale n'avez vous pas pu mettre en oeuvre faute de moyens de l'Etat?", s'est-elle interrogée en évoquant "les 220 millions d'euros pompés en plus aux Francs-Comtois depuis 2004". Faisant allusion à la création récente par la Région d'une société de capital-risques, la leader de l'UMP, soutien du secrétaire d'Etat depuis la première heure, a lâché: "C'est du Joyandet avec quatre mois de retard".

Les Verts, qui font toujours partie de la majorité mais qui ont décidé de faire bande à part au premier tour des régionales, ont demandé que "les engagements politiques et financiers passés soient revisiter et réactualiser pour continuer à offrir des perspectives de progrès à nos concitoyens". "Quelle politique de transport, quels investissements ferrés, quels investissements routiers?", s'est demandé Marc Borneck, leader des Verts en pointant des sujets sensibles dont l'évocation a souvent été sources de conflit avec les socialistes. Les Verts qui ont également soumis le voeu que "le conseil régional devienne officiellement signataire et promoteur de l'appel -l'ultimatum climatique- en vue de peser sur des accords de haut niveau à Copenhague en décembre prochain".

Qui va à la chasse perd sa place

Jean-François Humbert a attendu le milieu de l'après-midi pour faire "quelques remarques". Désormais installé en marge de l'UMP, le sénateur-candidat, a pu vérifier la réalité d'un proverbe bien connu. "Qui va à la chasse perd sa place. Je suis parti à la chasse, j'ai donc perdu ma place, mais je suis plus que jamais libre et indépendant", a avoué

Le Front national, constatant que "la campagne était bien lancée", s'est également prêté à l'exercice avec délectation. Sophie Montel, elle-même candidate, a comme à l'accoutumée dénoncé les politiques de la coalition "UMPS" avant de s'éclipser de la séance bien avant la fin...

 

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