Séance plénière du conseil régional au déroulement peu commun cet après-midi à Besançon. Avant même que les conseillers régionaux ne s’attaquent à l’examen de la politique de l’emploi, ils étaient accueillis par un piquet de grève tenu par une intersyndicale se plaignant de l’absence de dialogue social à la Région et rejetant la perspective de voir les services fermés à Noël et en août. Ce qui contraindrait les 400 agents à basés sur les sites bisontins de la collectivité de prendre une partie de leurs congés de manière contrainte.
Avec un tel service d’accueil, il ne restait plus à la présidente PS, Marie-Guite Dufay, que de s’expliquer devant une quarantaine d’agents réunis devant l’entrée de l’hémicycle. « Si vous êtes là, c’est qu’il y a de l’inquiétude », a-t-elle consenti en promettant « une amélioration du dialogue » et en insistant sur le fait qu’il n’y avait encore aucun projet de fermeture des services sur le bureau des élus. La présidente a cependant fait comprendre que cela ne la choquerait pas de voir les services fermés au moment les plus calmes de l’année. Pour relancer le dialogue une réunion est planifiée le 7 octobre.
Après ce passage obligé, Marie-Guite Dufay a accueilli le député UMP de Besançon Jacques Grosperrin qui remplace Alain Joyandet qui a délaissé le conseil régional au profit de l’Assemblée nationale et de la mairie de Vesoul à la suite de sa démission du gouvernement.
Les affaires courantes liquidées, la majorité a décliné de nouvelles mesures en faveur de l’emploi mettant en œuvre 20 M€ sur quatre ans. « C’est le deuxième acte de la sécurisation professionnels », a précisé la présidente laissant le soin à Denis Sommer, vice-président chargée de l’économie, d’en décliner les axes. La Région va « doper le dispositif des contrats professionnels » en accompagnant jusqu’à 6000 emplois.
Deux dispositifs originaux sont également mis en branle : le premier consiste à susciter la solidarité intergénérationnelle en créant des binômes de séniors et de jeunes, le second permettra la sécurisation des parcours d’intérim. 1000 intérimaires pourront être accompagnés pour devenir « des polyvalents à l’échelon d’un territoire ».
Le fonds de continuité professionnelle, qui a permis en 2009 la formation de 10 000 salariés dans 72 entreprises en 2009, est reconduit. Une aide pour les emplois associatifs d’utilité sociale a été décidée et le soutien au recrutement d’apprentis par les collectivités validé.
« L’esprit général est positif et les mesures répondent à des besoins avérés », a commenté Sylvie Vermeillet désormais à la tête du groupe UMP. Elle a laissé Annie Genevard et Jacques Grosperrin chipoter sur les détails. La présidente, qui a noté « un réchauffement climatique avec le préfet », s’est également réjouie du changement de ton de l’UMP qui a validé de nombreux dispositifs.
Seul anicroche: une brusque montée d’adrénaline quand Marie-Guite Dufay a coupé la parole à Sophie Montel (FN) pour des propos « inadmissibles » soulevant un tollé dans la majorité. En criant à tue-tête, un conseiller du Front national a alors lancé un « Tu vas la fermer un peu, toi !» à l’endroit d’un élu jurassien comme lui. Froid dans le dos généralisé…