Coronavirus : les recommandations et le dispositif mis en place en Bourgogne Franche-Comté

Un cas suspect de Coronavirus accueilli vendredi dernier à l’hôpital de Besançon a été écarté dans le courant du week-end. L’Agence régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté met actuellement en application les mesures du ministère de la santé sur le modèle du risque épidémique et biologique (REB). 

image d'illustration © Pixnio CC0 ©

Un cas suspecté de contamination par le Coronavirus (virus provenant de Chine) a été admis au service des maladies infectieuses à l'hôpital Jean Minjoz de Besançon ce vendredi 24 janvier 2020. Le patient, revenu récemment d'Asie, présentait les symptômes du virus. Après avoir effectué un test, ce dernier s'est avéré négatif.

Si l'Agence régionale de santé ne communique pas pour des raisons évidentes sur les suspicions de cas non avèrés, elle mets néanmoins en oeuvre les mesures par le ministère des Solidarités et de la Santé pour faire face au risque épidémique lié au coronavirus 2019-nCov.

L’Agence a informé les professionnels de santé de la région de la conduite à tenir. Elle a par ailleurs mobilisé les deux établissements de santé de référence, les centres hospitaliers universitaires de Besançon et de Dijon, et notamment service des maladies infectieuses dirigées respectivement professeurs Catherine Chirouze et Lionel Piroth. Une conférence de presse doit se tenir au siège de l'ARS à Dijon vendredi matin sur l'application concrète des directives ministérielles dans la région.

En Bourgogne Franche-Comté, deux établissements sont habilités à prendre en charge les cas possibles de coronavirus en provenance de Chine : le CHRU Besançon Minjoz et le CHU Dijon -Bourgogne

La procédure de signalement du Coronavirus suit les règles identiques à celles liées au risque épidémique et biologique (REB) - Voir les 10 étapes clés du signalement à la fin de l'article

En cas de suspicion, l’isolement et la surveillance spécifique des patients à l’hôpital a pour but de prévenir des transmissions secondaires.

Régulièrement mis à jour, un questionnaire d'aide au classement d’un patient en "cas possible" est également à la disposition des personnels soignants pour un meilleur diagnostic.

En France, il n'y a pas à ce stade de recommandations particulières immédiates pour la population.

Il s'agit d'un virus différent de ceux responsables du SRAS et du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

Santé publique France partage par ailleurs l’analyse faite par le Centre européen de contrôle et prévention des maladies infectieuses (ECDC) sur le risque de propagation du virus 2019-nCoV. "Ce dernier est actuellement considéré comme faible si les cas confirmés sont détectés précocement et que des mesures de contrôle adéquates sont mises en place immédiatement : isolement des malades, information et suivi de leurs contacts étroits, protection des personnels soignants".

Les recommandations sont les mêmes que pour l’épisode actuel de grippe saisonnière en privilégiant les mesures «barrière» efficaces :

Coronavirus : quels sont les symptômes ?

Les symptômes décrits, en l'état actuel des connaissances, évoquent principalement une infection respiratoire aiguë avec de la fièvre de la toux ou essoufflement. Les symptômes sont donc similaires à ceux d’une grippe modérée : fatigue, fièvre, courbatures, frissons, maux de tête, gêne respiratoire.

Des difficultés respiratoires et des anomalies pulmonaires repérables à l'aide d'une radio sont également possibles, ainsi que des formes plus sévères : détresse respiratoire aiguë, une insuffisance rénale aiguë, voire une défaillance multiviscérale pouvant entraîner un décès.

La maladie peut aussi progresser dans le temps. Enfin les patients présentant des maladies chroniques telles que l'’hypertension, maladies cardiovasculaires, diabète, maladies hépatiques, maladies respiratoires semblent plus enclins à développer des formes sévères, tout comme les personnes âgées.

"Il est probable que ce coronavirus soit similaire à celui des autres coronavirus humains, qui sont généralement transmis lors de contacts étroits après l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par le patient ou après un contact avec des surfaces fraîchement contaminées par ces sécrétions" note Santé publique France

Les coronavirus survivent jusqu’à 3 heures dans le milieu extérieur, sur des surfaces inertes sèches. En milieu aqueux, ces virus peuvent survivre plusieurs jours.

Le diagnostic est suspecté devant des signes d’infection respiratoire chez une personne revenant de Wuhan dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes.

Coronavirus : est-ce très contagieux ?

Le modèle de transmission est pour l'heure calqué sur celui de la grippe (type goutelette). La transmission interhumaine est avérée, mais le nombre de cas secondaires liés à un cas initial n’est pas encore totalement déterminé. Des cas intrafamiliaux sont décrits et certains soignants ont été contaminés en ne respectant pas les précautions d’hygiène

Un doute ? Les recommandations auprès de la population

En l'état actuel, le message est clair : en cas de doute, les patients ne doivent pas se rendre aux urgences et ne pas se rendre chez son médecin chez leur médecin traitant. Il faut en revanche appeler le 15 qui mettra ne place le dispositif nécessaire avec un questionnaire précis. Le SAMU mobilisera si besoin un médecin infectiologue. Si le cas est déclaré "possible", l'ARS est alertée et le transfert du patient est organisé selon un mode opératoire très encadré vers un des établissements hospitaliers adapté afin de procéder aux examens biologiques.

Si un cas de Coronavirus devait être confirmé, l'agence régionale de Santé mettrait alors un dispositif spécial du suivi des membres de l'entourage du patient durant 14 jours.

Est-il recommandé de porter un masque ?

Pour les personnes ayant des symptômes de type grippe, le port d'un masque chirurgical - disponible en pharmacie - fait partie des "gestes barrières" recommandés pour limiter la propagation des virus hivernaux lorsque les malades toussent ou éternuent. L'objectif est d'éviter de diffuser la maladie par la voie aérienne. (postillons).

En revanche, le port d'un masque par la population non malade ne fait pas partie des mesures «barrière» recommandées. Son efficacité n’est pas démontrée.

Pour les personnes en voyage dans les zones touchées par le virus :

En cas de symptômes d’infection respiratoire (fièvre et toux/difficultés respiratoires) il est recommandé :

Procédure de signalement du Coronavirus

Toute suspicion de cas doit être traitée par les professionnels de santé selon une procédure spécifique du risque épidémique et biologique (REB) qui a pour objectif une prise en charge précoce individuelle des patients et la limitation de la transmission secondaire pour la protection de la collectivité (autres patients, soignants...).

Les 10 étapes de la procédure

Dépister : conjonction de symptômes et d’une exposition compatibles avec le diagnostic évoqué

Protéger : Pas de contact physique, ni de geste médical, avant l’application des mesures de protection, en l’absence d’urgence vitale.

Évaluation et recherche de signes de gravité : interrogatoire minutieux reprenant la description précise des symptômes + examen clinique complet, notamment à la recherche de signes de gravité

Traiter : prise en charge thérapeutique précoce, au moins symptomatique

Alerter : Contact de l’infectiologue référent REB.

Classer (classement du patient)

Orienter : tout doit être fait pour éviter qu’un patient suspect n’arrive dans un service d’accueil des urgences (SAU). Si te devait-être le cas, il doit alors pouvoir être accueilli par du personnel formé et examiné avant orientation.

Transporter

Le transport du patient suspect REB, une fois classé, est sous la responsabilité organisationnelle du médecin régulateur du SAMU-Centre 15, avec information de l’ARS.

Confirmer

La confirmation ou l’infirmation microbiologique du diagnostic suspecté repose sur la recherche de l’agent infectieux causal.

Suivre les personnes contact et co-exposées

Participation à la traçabilité de tous les personnels au contact du patient doit être assurée dès le début de sa prise en charge, sous la responsabilité du chef de service, du cadre de santé avec l’aide des médecins de santé publique.

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