Covid-19 : un sénateur et radiologue Côte-d’Orien sanctionné par l’Ordre des médecins

La chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Bourgogne Franche-Comté a prononcé vendredi une interdiction temporaire d'exercice de la médecine contre le radiologue Alain Houpert, également sénateur LR de Côte-d'Or, pour "fautes déontologiques" après certaines prises de position controversées au cours de la pandémie de Covid-19.

Saisie de trois plaintes, la chambre disciplinaire de première instance a infligé à Alain Houpert une interdiction d'exercer la médecine de 18 mois au total, dont neuf avec sursis. La partie ferme de la sanction s'exécutera de janvier à septembre 2023, a précisé la chambre.

La première plainte avait été adressée par le syndicat de l'Union française pour une médecine libre, la deuxième par le Conseil départemental de Côte-d'Or de l'Ordre des médecins et quatre médecins, la troisième par le Conseil national de l'Ordre des médecins. Chaque plainte a fait l'objet d'une condamnation à l'encontre d'Alain Houpert.

La chambre disciplinaire a justifié sa décision en dénonçant "l'attitude quasi irresponsable" du radiologue, qui avait signé et relayé sur Twitter le manifeste "Laissons-les prescrire" défendant un traitement à base de miel, devitamine D et d'hydroxychloroquine notamment.

Une apparition dans un "documentaire complotiste"

Ce comportement ne pouvait "que rajouter à la confusion médiatique de l'époque" et "décrédibiliser fortement les actions entreprises par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre une pandémie planétaire", note la chambre disciplinaire.

Elle condamne également son apparition dans le "documentaire complotiste" Hold Up, dans lequel il invite "tous les médecins à se rebeller". Ces propos "doivent être regardés comme une adhésion aux attaques distillées par les opposants des mesures décidées par les autorités sanitaires", juge la chambre.

Alain Houpert "prend acte de la décision"

Sollicité par l'AFP, le bureau parlementaire d'Alain Houpert annonce que celui-ci "prend acte de la condamnation et n'a pour le moment rien à ajouter". Il dispose d'un délai de 30 jours pour faire appel.

Hasard du calendrier, l'ex-députée du Bas-Rhin Martine Wonner comparaissait vendredi devant la chambre disciplinaire de première instance du Conseil régional de l'Ordre des médecins du Grand Est à Nancy, après deux plaintes concernant ses propos controversés sur les masques et les vaccins.

(Charles Perrin avec AFP)

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