Dans le Doubs, les procédures pour trafic de stupéfiants “explosent”

Le département du Doubs, où une guerre de gangs entre dealers bat son plein à Besançon, a vu ces derniers mois le nombre de procédures liées au trafic de drogue exploser, a relevé mercredi le procureur de la République Etienne Manteaux.

© Élodie R.

 "On assiste à des règlements de compte entre bandes rivales et Besançon est particulièrement touchée", a relevé le magistrat à l'occasion d'un point de presse pour faire le bilan sur la délinquance dans le département pour 2022 et début 2023, aux côtés du préfet, Jean-François Colombet.

1.712 personnes mises en cause pour trafic de stupéfiants en 2022

Ainsi, en 2022, 1.712 personnes ont été mises en cause dans des affaires liées aux stupéfiants dans le Doubs, où 5,4 tonnes d'herbe de cannabis ont été  saisies. Les règlements de compte se sont multipliés ces dernières années dans la capitale franc-comtoise, notamment dans le quartier de Planoise, théâtre de plusieurs fusillades meurtrières sur fond de guerre de territoire entre revendeurs de drogue.

Trois personnes décédées à Besançon 

Dans ce seul quartier, l'action de la sécurité publique a conduit en 2022 à l'interpellation de 635 personnes, à la saisie de plus de 21 kilos de cannabis, 4 kilos d'héroïne et 3 kilos de cocaïne, ainsi que de 15 armes à feu. Cette montée de la violence a conduit à la mort d'au moins trois personnes à Besançon ces derniers mois : un jeune de 15 ans avait été tué dans une fusillade mi-décembre, un autre homme a été abattu fin février et le cadavre en partie calciné d'un troisième, tué d'une balle dans la tête, a été découvert la semaine passée. Une autre personne est toujours portée disparue.

"Certains délinquants ont peur de ce qui est en train de se passer à Besançon"

Ces violences sont telles que policiers et gendarmes ont obtenu davantage d'informations ces derniers jours de la part des personnes interpellées: "Manifestement, certains délinquants ont peur de ce qui est en train de se passer à Besançon", où des individus "n'hésitent pas à donner la mort, voire à brûler des corps", avait estimé lundi Etienne Manteaux, selon qui "il y a un sentiment de peur qui conduit certains délinquants ou certains témoins (...) à parler à la gendarmerie", ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

(AFP)

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