Décès de Pierre Mauroy: les réactions politiques

Le monde politique s’émeut après l’annonce du décès, à l’âge de 84 ans de Pierre Mauroy. L’ancien maire de Lille qui fut le premier chef d’un gouvernement socialiste sous la Ve République (1981-1984). Pour Jean-Pierre Chevènement, Pierre Mauroy était « le meilleur Premier Ministre que François Mitterrand pouvait choisir en 1981. Il avait naturellement le contact avec les milieux populaires. (..) L’homme dégageait un charme puissant« 

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Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC

"Nous n'étions pas toujours d'accord, notamment sur le contenu à donner à la construction européenne. Mais cela n'a jamais empêché ni l'amitié ni même l'affection. (..) Pierre Mauroy était le meilleur Premier Ministre que François Mitterrand pouvait choisir en 1981. Il avait naturellement le contact avec les milieux populaires. (..) L'homme dégageait un charme puissant. Je me remémore avec émotion tant de moments uniques, sa voix persuasive, les arabesques qu'il dessinait dans l'espace avec ses longues mains fines pour apporter à ses arguments le sceau de l'évidence. Avec Pierre Mauroy, c'est tout un grand pan du vieux parti socialiste qui disparaît, un parti populaire et sentimental auquel on ne pouvait qu'être attaché". (communiqué)

Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux (PS)

 "Je me souviens, là j'évoque l'homme politique, parlementaire, il intervenait rarement mais j'ai un très grand souvenir de la dernière fois où il était intervenu au Sénat et il est monté à la tribune pour parler des retraites. Il a évoqué ce que signifiait la retraite pour le travailleur vieilli, fatigué, désireux d'avoir du temps pour sa famille, les siens, les enfants, les petits enfants. C'était magnifique d'humanité avec en effet cette lueur du passé toujours présente en lui qui le rendait vivant. C'était un militant fidèle, et c'était en même temps un homme d'Etat". (sur RTL) 

Edith Cresson, ancien Premier ministre

"Je garde de Pierre Mauroy un souvenir extraordinaire. C'était un homme calme avec beaucoup de simplicité et en même temps une véritable vision (...) j'en garde aussi le souvenir de quelqu'un de bienveillant, ce qui est dans ce milieu politique, extrêmement rare. Il était ouvert aux idées" (BFMTV)

Jean-Michel Baylet, président du PRG

"Pierre Mauroy était un homme d'Etat exceptionnel qui a profondément transformé la France entre 1981 et 1983 aux côtés du premier Président socialiste de la Ve République. Premier ministre lors de l'alternance historique de 1981, c'est à lui qu'a incombé la tâche de diriger l'action du gouvernement dans cette période charnière et de mener les réformes historiques. (...) Son action s'est ainsi attachée à moderniser le pays dans tous les domaines, judiciaire, sociaux, institutionnels ou encore culturel. A Lille également, il laissera sa marque de réformateur tant il a contribué à la rénover et à l'embellir. C'est toute la gauche qui est en deuil, elle perd l'un de ceux qui ont forgé sa culture de gouvernement et qui ont donné vie à l'esprit de mai 1981". (communiqué)

 Bernard Accoyer, ancien président UMP de l'Assemblée

"Homme de conviction, ancré dans une certaine tradition du socialisme démocratique français, Pierre Mauroy a été un Premier ministre marquant de la Ve République. Malgré nos divergences politiques, Pierre Mauroy a su défendre les intérêts de notre pays, en particulier en 1983 pour que la France conserve toute sa place dans la construction européenne, au nom d'un idéal auquel cet homme du Nord était légitimement attaché" (communiqué)

Didier Guillaume, premier vice-président (PS) du Sénat

"L'avoir côtoyé au Sénat est une chance: sa simplicité, sa force de caractère et ses convictions restent un modèle pour toute une génération politique. Il est de ces hommes qui inspirent le respect et que l'histoire n'oubliera pas." (communiqué)

Jean-René Lecerf, sénateur UMP du Nord 

"Tout le Nord est aujourd'hui orphelin. Le décès de Pierre Mauroy est ressenti avec beaucoup d'émotion dans sa ville de Lille, dans la métropole européenne qu'il a largement contribué à créer, dans son département et sa région. Pour avoir été son collaborateur comme vice-président de la communauté urbaine de Lille, puis son collègue comme sénateur, j'ai pu apprécier la profondeur de ses qualités humaines. Profondément attaché à ses convictions mais animé d'un esprit de tolérance et ouvert à toutes les bonnes volontés, il a su préparer l'avenir en restant attentif au quotidien". (communiqué) 

(avec AFP)

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