Deux médecins du CHU de Besançon mis en examen pour euthanasie présumée

Au terme d’une instruction ouverte en 2007, deux médecins ont été mis en examen en début de semaine dans une affaire d’euthanasie présumée au CHU de Besançon pour « empoisonnement de personnes en fin de vie » sur quatre patients. Un troisième médecin a été maintenu sous le statut de témoin assisté, selon le parquet de Besançon qui n’a pas donner plus de détails car d’autre expertises sont en cours…

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D'après une source proche du dossier, les médecins ont contesté leur mise en cause pour empoisonnement, affirmant qu'ils s'étaient contentés d'assurer une thérapeutique de confort pour accompagner les derniers instants de ces patients en fin de vie.

Une information judiciaire pour "empoisonnement de personnes en fin de vie" avait été ouverte en juillet 2007 par le parquet de Besançon, sur demande de la Chancellerie, au terme de cinq ans d'enquête préliminaire sur des cas d'euthanasie présumés au CHU de Besançon.

Les investigations initiales, débutées en 2002 et confiées au SRPJ de Dijon, concernaient 18 cas suspects survenus dans le service de réanimation chirurgicale au CHU de Besançon entre 1998 et 2001, mais seulement quatre cas ont été retenus au terme de la procédure.

"Le nombre de cas retenus est limité, du fait du filtre opéré par les expertises médicales et par l'intervention des lois pénales successives", a indiqué à Vincent Maubert, délégué Cfdt au CHU de Besançon. Le représentant du syndicat partie civile a été entendu vendredi par la juge d'instruction, "pour la première fois depuis 12 ans, dans cette affaire qui traîne depuis trop longtemps". "Nous nous sommes portés partie civile pour soutenir les personnels non médicaux qui auraient pu être incriminés dans cette affaire pour avoir administré des produits aux patients sur ordre et qui ont été malmenés par les médecins, qui contestaient le rôle de contrôle de l'exécution de la prescription médicale", a expliqué M. Maubert.

Infirmiers et aides-soignants du service de réanimation chirurgicale avaient révélé l'affaire au printemps 2002, accusant les médecins du service,  avec lesquels ils setrouvaient en conflit social ouvert, de "thérapies de fin de vie" qu'ils jugeaient "choquantes".

"Dès que les personnels non médicaux se sont rendus compte de la porté de leurs actes, non conformes ni déontologie, ni au regard de la loi, ils ont réagi, certains ont refusé d'administrer les produits", a souligné le délégué.

(avec AFP)

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