Dijon : les violences de la “horde sauvage” ne resteront “pas impunies” (Castaner)

Mise à jour • Les violences commises ce weekend à Dijon à la suite d’une expédition punitive menée par des membres de la communauté
tchétchène ne resteront « pas impunies », a déclaré ce mercredi 17 juin 2020 Christophe Castaner, en dénonçant une « horde sauvage ».

Christophe Castaner © Alexane Alfaro ©

Le ministre de l'Intérieur a affirmé qu'il avait demandé aux services de police en charge des investigations d'identifier "les auteurs de ces exactions commises dès samedi". "Ils ne resteront pas impunis", a-t-il ajouté lors des questions au gouvernement au Sénat. Il a salué l'action des forces de l'ordre et justifié la stratégie d'ordre public pour "faire en sorte qu'il n'y ait pas d'échauffourées bande contre bande". "Et encore, je ne sais pas si on peut qualifier comme ça cette horde sauvage totalement insupportable". Le Premier ministre Edouard Philippe a pointé  le danger d'un "civisme qui se dissout" à cause de ceux qui s'attaquent aux "fondements du pacte républicain", se référant aux expéditions punitives de Dijon et à la défiance contre la police dans les manifestations.

"Il n'y avait pas eu d'anticipation en matière de renseignement", a admis M. Castaner, "et pourtant les forces de sécurité intérieure qui n'étaient pas numériquement en capacité de faire face ont répondu présent". "Ce qui s'est passé est totalement inacceptable où que cela soit en France, nous ferons reculer ces pratiques de voyous", a déclaré M. Castaner, au lendemain de la visite à Dijon de son secrétaire d'Etat, Laurent Nuñez.
De son côté, le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN-Unsa) a apporté son soutien "plein et entier" aux policiers engagés à Dijon. Il a déploré dans un communiqué "les attaques directes contre le service et les personnels du renseignement territorial, ainsi que le nombre d'agents disponibles" lors de ces "évènements graves liés à des affrontements de bandes
rivales". "Le second tour des élections municipales s'invite dans le débat à Dijon", selon le SCPN.
Le maire sortant, François Rebsamen a ces derniers jours plusieurs fois reproché au renseignement territorial son manque d'anticipation et le manque d'effectifs. "Le renseignement n'est pas une science exacte", a répondu une source policière auprès de l'AFP.  "Ça facilite les choses de dire : c'est la faute de l'Etat. Surtout en cette période électorale", a-t-elle ajouté sous couvert
d'anonymat.
Pendant quatre nuits, la cité bourguignonne a été en proie à des troubles inhabituels à la suite de l'agression le 10 juin d'un adolescent issu de la communauté tchétchène. Des expéditions punitives "totalement inédites" ont ensuite été menées ce
week-end dans le centre-ville et dans le quartier sensible des Grésilles par des membres de cette communauté, et un homme a été grièvement blessé par balles dans une pizzeria.
Après trois nuits tendues, les forces de l'ordre ont dispersé lundi soir un attroupement d'hommes cagoulés et visiblement armés voulant défendre leur quartier contre ces intrusions.

(source AFP)

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