Don de plasma : l’EFS lance un appel d’urgence en Bourgogne-Franche-Comté

Chaque année, près de 26.000 patients reçoivent un traitement thérapeutique grâce au don de plasma en Bourgone-Franche-Comté. Une demande annuelle qui ne cesse d'augmenter face au déficit du nombre de donneurs bénévoles. Dans un contexte d'urgence, l’Établissement français du sang a organisé la première conférence de presse régionale ce mercredi 22 février à la maison du don à Besançon.

© Eva Bourgin

Le sang n'est pas le seul produit manquant dans les réserves des hôpitaux et des cliniques, un autre s'ajoute à la liste : le plasma. Partie liquide du sang dans laquelle circulent les cellules sanguines, globules rouges, globules blancs et plaquettes, le plasma contient des protéines d'un intérêt thérapeutique délivré sous forme de médicaments ou par transfusion aux patients. Si plus de 550 acteurs régionaux se sont engagés au sein de cette mission commune, les réserves de plasma restent faibles et les demandes continuent d'augmenter.

Des besoins qui augmentent de 10% chaque année

La région compte au total 180.000 donneurs bénévoles. Pour le directeur de l'Etablissement français du sang en Bourgogne-Franche-Comté, Christophe Bésiers, le défi est loin d'être relevé : "C'est important et pour le moment nous n'arrivons pas à combler cette demande de don de plasma. Chaque année en Bourgogne-Franche-Comté, les besoins augmentent de 10%". 

Destinés aux personnes en réanimation ou souffrant d'un déficit immunitaire, les médicaments délivrés grâce aux protéines extraites du plasma permettent aux patients d'améliorer leur quotidien. Nadège, âgée d'une soixantaine d'années, et receveuse d'un traitement délivré du plasma témoigne : "Je suis en déficit immunitaire depuis 40 ans, je n'ai pas d'anticorps, ce qui induit une grosse fatigue. Ce traitement m'aide à tenir trois semaines, j'en ai besoin pour vivre correctement". Chaque traitement mensuel nécessite 7 à 8 donneurs mensuels sachant qu'un même donneur peut réaliser ce don jusqu'à 24 fois par an.

Un manque de moyens important

Le manque de donneurs n'est pas la seule raison justifiant les faibles réserves en plasma, les moyens doivent eux aussi être revus : "nous avons besoin de plus de machines dans la maison du don à Besançon", indique Christophe Bésiers. La maison du don à Besançon compte au total six machines et la région en possède une trentaine. Une fois les transfusions effectuées, les ressources pour fabriquer les médicaments restent elles aussi essentielles. "Il existe 300 médicaments dérivés du plasma. Pour leur fabrication, il faut avoir des personnes qui possèdent la capacité de fabriquer cette matière première et recevoir cette même matière première", explique Samuel Limat, président de la commission des médicaments des établissements de CHU de Besançon.

L'EFS lance un plan national sur 5 ans

Pour répondre à cette demande, l'EFS lance un plan national sur 5 ans. Pour le moment, la satisfaction des dons de plasma est évaluée à 35% en France. Grâce à cette initiative, l'EFS souhaite passer des 900 ml de litres récoltés à 1.4 million en 2028, soit atteindre les 50% de satisfaction nationale. De plus, l'engagement éthique possède une place importante, car si la France compte sur l'engagement moral de ses donneurs, d'autres pays comme l'Autriche ont mis en place un système de rémunération. "Chaque don est rémunéré de 30 euros. Mais on ne peut pas se baser sur le même fonctionnement, nous pourrions prendre des risques importants. Nous avons besoin de maintenir cette souveraineté européenne et cette éthique du don", ajoute Pierre Tiberghien, président de l'European Blood Alliance, association européenne soutenue par 25 pays européens et l'EFS.

Comment fonctionne le don de plasma ?

Grâce à une technique nommée "aphérèse", le sang passe dans un appareil qui retient uniquement le plasma, puis retourne les autres composants sanguins au donneur. Le prélèvement peut durer entre 45 et 60 minutes.

Une des six machines plasmaphérèse à la maison du don de Besançon. © Eva Bourgin

Le don du plasma est plus accessible que le don du sang. Toutefois, il convient d'être en bonne santé et de remplir quelques conditions :  

Info +

L'EFS cherche à construire un système de don plus résistant, c'est pourquoi une plus grande variété de donneurs est essentielle au don de plasma.

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