Droit d’option : entre 150 et 200 manifestants ont bloqué la frontière franco-suisse

Entre 150 et 200 travailleurs frontaliers, selon la gendarmerie et les organisateurs, ont bloqué vendredi les postes frontières franco-suisses dans le Doubs, pour réclamer le maintien du droit de pouvoir choisir entre la Sécurité sociale ou une assurance privée. A 12h, quatre points frontière sont encore filtrés à Jougne, aux Fourgs, Verrière de Joux et Col de France selon Isabelle Epaillard-Patriat, directrice de cabinet du Préfet du Doubs.

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Les travailleurs frontaliers manifestent à l'appel du Syndicat national des frontaliers de France, rejoint par quelques "Bonnets rouges" et "Frontaliers et citoyens soyons solidaires", pour protester contre la fin du "droit d'option" permettant aux travailleurs frontaliers de choisir leur assurance maladie.

Des barrages filtrants ou bloquants ont été mis en place dès 04h00 sur neuf des douze points frontières qui permettent de se rendre du département du Doubs en Suisse, provoquant près d'une vingtaine de kilomètres d'embouteillages cumulés. Les embouteillages se résorbaient "petit à petit" en milieu de matinée, a indiqué à l'AFP l'officier de communication de la région de gendarmerie, Didier Guériaud. La mobilisation devrait se terminer à 16 heures, selon les organisateurs, mais seuls deux points frontières étaient encore filtrés en milieu de matinée, à Jougne et Villers-le-lac.

"L'enjeu c'est de pouvoir perpétuer nos assurances maladies et nos mutuelles privées", a déclaré à l'AFP Alain Marguet, président du Syndicat national des frontaliers de France qui affirme que "beaucoup de frontaliers n'ont pas pu participer à la mobilisation car ils ont peur de perdre leur poste en Suisse".

Circulation bloquée avec des palettes en feu

Après avoir tenté des méthodes douces pour se faire entendre, "comme le gouvernement reste sourd, on passe au blocage", a-t-il ajouté. Au niveau du poste frontière de Jougne-Vallorbe, sur la RN 57, la circulation a été totalement bloquée dans le sens France-Suisse avec des palettes en feu. Des pneus ont aussi été enflammés. Jusqu'à 10 kilomètres d'embouteillage ont été enregistrés sur la RN 57. Une voiture qui essayait de passer en force a été "vandalisée", selon M. Guériaud, soulignant qu'il n'y a pas eu d'autres incidents. Une centaine de gendarmes ont été déployés sur le terrain. 

Les frontaliers résidant en France et travaillant en Suisse avaient jusqu'à présent un "droit d'option" pour couvrir leurs frais de santé, c'est-à-dire le droit de choisir entre le système suisse, l'assurance-maladie française ou une assurance privée, souvent moins onéreuse. Mais à partir du 1er juin 2014, ceux qui auront choisi d'être assurés en France ne pourront le faire qu'à travers la Sécurité sociale. Cette mesure devrait rapporter 100 millions d'euros à la Sécurité sociale la première année et 150 millions d'euros par la suite. La France compte 154.000 travailleurs frontaliers franco-suisses, dont 28.000 dans le Doubs, indique le Syndicat national des frontaliers de France.

(Source : AFP)

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