Régionales en Bourgogne-Franche-Comté : quel candidat répond le mieux à l’urgence climatique ?

+ Réaction EELV • Le Réseau Action Climat a publié ce jeudi 17 juin une analyse des programmes des quatre principaux candidats pour la Région Bourgogne-Franche-Comté, au regard de leurs propositions pour faire face à l’urgence climatique et sociale. Alors que Marie-Guite Dufay (PS-PCF) et Denis Thuriot (LREM) proposent « des programmes insuffisants », Gilles Platret (LR) et Julien Odoul (RN) « sont largement à la traîne et ne tiennent visiblement pas compte de l’urgence climatique », selon l’étude.

© Réseau Action Climat

A 3 jours du premier tour des élections régionales, le Réseau Action Climat décrypte les programmes des principaux candidats dans les 13 Régions de France métropolitaine, au prisme de 15 mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique et améliorer notre quotidien. Pour près de 80% des Français le climat est un facteur de vote important dans le cadre des élections régionales. "Les candidats doivent donc proposer des mesures réellement efficaces face à l’urgence climatique et sociale, d’autant que la transition écologique est créatrice d’emplois et bénéfique pour la santé", souligne Réseau Action Climat.

Les priorités en Région Bourgogne-Franche-Comté

"Un manque d’ambition global" pour le climat et des écarts entre les candidats

Selon l'analyse de Réseau Action Climat qui a étudié les programmes des quatre candidats principaux ressortants des sondages, si en effet Marie-Guite Dufay (PS-PCF) porte "des mesures intéressantes pour l’intermodalité mais aussi pour le fret et la livraison plus durables ou encore la relance écologique et l’accompagnement à la formation pour la transition, son programme reste très flou et insuffisant sur de nombreuses thématiques (alimentation durable, rénovation des bâtiments ou encore réduction des déchets), voire ne parle pas d'agroécologie ni d’élevage durable".

De même, Denis Thuriot (LREM) propose "des actions intéressantes" pour le ferroviaire et la rénovation "mais est loin d’être suffisant sur les questions agricoles et alimentaires, ou encore sur la formation et la reconversion des emplois".

Gilles Platret (LR) et Julien Odoul (RN) "n’ont eux pas pris conscience de l’urgence climatique puisque leurs programmes ne mentionnent aucune de nos mesures incontournables, et vont même dans le sens inverse de la transition en soutenant tous les deux un moratoire sur l'implantation d’éoliennes dans la Région."

Pour Zoé Lavocat, responsable climat et territoires au Réseau Action Climat “notre analyse montre que tous les programmes ne se valent pas pour le climat et qu’il est nécessaire de suivre et rehausser ces engagements. Ces mesures ne forment qu’un socle minimal d’actions à mettre en œuvre. Nous appelons les citoyens à s'emparer de notre décryptage pour l’appliquer à d’autres listes et territoires”.

Mise à jour le 17 juin à 15h10

Suite à la publication de cette analyse, la candidat EELV aux élections régionales en Bourgogne Franche-Comté, Stéphanie Modde, a publié un communiqué :

"Climat : il y a les écologistes et il y a les autres

Le Réseau Action Climat France qui regroupe plus d'une vingtaine de grandes associations nationales qui font autorité dans la protection de l'environnement et du climat, a noté les engagements pour le climat dans les programmes des candidats et candidates aux élections régionales dans chaque Région de France.

Face à l'ampleur de la tâche, le RAC a fait un choix pratique, celui de d'étudier uniquement les quatre listes en tête dans les sondages. La liste Écologistes & Solidaires en Bourgogne-Franche-Comté n'est donc pas analysée en détail. Étant engagés pour le climat depuis toujours, nous considérons que nous sommes de toute façon hors-concours sur le sujet. D'ailleurs, dans toutes les régions où le programme d'une liste écologiste est analysé, nous avons droit à un satisfecit général.

Pour la Bourgogne-Franche-Comté, le bilan est sans appel : la question du climat est soit totalement absente, soit traitée avec désinvolture. Les propositions des 4 listes analysées sont floues, insuffisantes et non chiffrées. Au delà des mots et des grandes déclarations, il y a des actes. Ces actes, ils sont absents, quand ils ne sont pas simplement contredits par la pratique nationale de ces mêmes partis.

Pendant des années, les partis productivistes ont nié les dérèglements climatiques. Certains désormais l'ont intégré à leurs discours, mais leur écoblanchiment ne résiste pas aux analyses des spécialistes. L'urgence climatique, ça ne concerne pas que les ours blancs ou de lointaines îles paradisiaques. L'urgence climatique, ce sont les gels tardifs qui détruisent le travail des agriculteurs et agricultrices dans notre région, ce sont les vagues de chaleurs qui se multiplient, ce sont nos forêts qui meurent sous l'effet de la sécheresse, ce sont nos cours d'eau à sec et dont la température moyenne monte progressivement, ce sont les stations de ski de moyenne montagne qui doivent se reconvertir en urgence après avoir nié le problème pendant trop longtemps..."

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