Eleveur abattu : ouverture d’une information judiciaire

Deux gendarmes avaient tiré mortellement sur un agriculteur fin mai 2017 en Saône-et-Loire alors que ce dernier fonçait sur eux en
voiture: une information judiciaire va être ouverte, a-t-on appris ce jeudi 8 juin 2017 auprès du parquet de Mâcon.

"Nous allons ouvrir une information judiciaire" lundi, qui sera confiée au pôle de l'instruction de Chalon-sur-Saône, pour des faits de "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a précisé le procureur de la république de Mâcon, Karine Malara, confirmant une information du Journal de Saône-et-Loire.

Les conclusions de l'enquête sur les circonstances de la mort de Jérôme Laronze ont été remises mercredi au parquet. Une deuxième série
d'investigations, concernant les violences qu'il aurait commises contre les gendarmes, doit livrer ses conclusion lundi prochain.

Rappel des faits

Cet éleveur bovin de 37 ans originaire du village de Trivy, était en conflit depuis plusieurs années avec les services d'inspection sanitaire. Il était recherché depuis le 11 mai, date du dernier contrôle de son exploitation lors duquel il avait une première fois précipité son tracteur en direction des forces de l'ordre qui accompagnaient les inspecteurs. Selon les éléments déjà disponibles, la présence du véhicule de M. Laronze avait été signalée le 20 mai sur la commune de Sailly. Un équipage de deux gendarmes l'avait retrouvé dans un chemin de terre. Apercevant les forces de l'ordre, l'agriculteur avait alors tenté de fuir en passant d'un côté du fourgon de la gendarmerie, fonçant dans cet étroit chemin sur l'un des gendarmes situé à côté de son véhicule.

L'enquête révèle que l'enchaînement dure moins de dix secondes: le gendarme sort son arme, tire cinq fois au jugé en direction de la voiture tout en se dégageant dans les buissons. Le deuxième gendarme tire un seul coup en voyant la voiture émerger de l'arrière du fourgon de gendarmerie, sans atteindre le véhicule qui s'immobilise un peu plus loin, son conducteur mortellement atteint par trois des premières balles.

Les syndicats agricoles avaient dénoncé après les faits la situation difficile que traverse la profession, la FDSEA évoquant notamment
"l'isolement", la "pression quotidienne", "les revenus en berne" ou encore "la pression administrative et la peur du contrôle".

(Source AFP)

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