Fabrice Eboué : “Je suis 1h30 sur scène pour me lâcher totalement, faire plaisir et surtout dire ce que je pense”

L’humoriste Fabrice Eboué sera de passage à Besançon vendredi 7 décembre 2018 pour jouer son dernier spectacle « Plus rien à perdre ». En attendant, maCommune.info lui pose quelques questions…

Fabrice Eboué ©John Waxxx ©

maCommune.info : "Plus rien à perdre", c'est le spectacle de la quarantaine ou des 20 ans de scène ?

Fabrice Eboué : "Ce spectacle est plutôt celui de la quarantaine au vu de l'affiche peut-être… (rire) Ca fait 20 ans que je monte sur scène, j'ai eu la chance d'avoir des spectacles qui ont bien marché, j'ai pris du recul et mon fils m'a fait comprendre qu'il y avait des choses un peu plus importantes dans la vie que de monter sur scène, ça me permet, je crois, d'être beaucoup plus tranquille sur scène, plus délié, plus détendu qu'avant, je suis là pour m'amuser et je pense que le public le ressent aussi."

mC : Pourquoi "Plus rien à perdre" ?

Fabrice Eboué : "Pour toutes les raisons que je vous ai données... parce qu'évidemment ça ne veut pas dire que je me suis limé les crocs, au contraire, le fait de lâcher totalement prise... Je suis 1h30 sur scène pour me lâcher totalement, faire plaisir et surtout dire ce que je pense de la manière dont j'ai envie de le dire. Ca permet d'être encore plus libre sur scène."

mC : De quoi vous êtes-vous inspiré pour ce one man show ?

Fabrice Eboué : "Inspiré, ce n’est pas mon mot, je ne fais pas partie des gens qui volent des vannes à d'autres comiques… mais ce qui m'a donné envie de l'écrire… Vous savez, il y a beaucoup de comiques aujourd'hui et ce n'est pas facile d'être original alors moi, pour l'être, je vais m'inspirer de mon quotidien.

Évidemment, je vais parler de sujets qui parlent à tout le monde, de mixité, de rapport entre les communautés catholiques et musulmanes et pour ça je passe par mon couple puisque la mère de mon enfant est musulmane. Je vais passer par des anecdotes de vie entre elle et moi, ce qui peut nous mettre en colère l'un et l'autre, ça me permet de parler de la société dans laquelle on vit, mais en dédramatisant la chose.

Par ailleurs, j'ai une petite nièce qui est végane et qui a mis la terreur chez moi au dernier réveillon, donc ça m'a donné envie d'écrire un sketch sur les véganes aussi… Ce n’est évidemment jamais pour rendre des comptes, ce sont des sujets de société, même l'écologie prend une grande part dans le spectacle, la façon de manger, ça fait écho à notre société qui se transforme et j'en parle beaucoup dans ce spectacle."

mC : Si vous n'aviez que 3 mots pour promouvoir votre one man show, quels seraient-ils ?

Fabrice Eboué : "Je choisirais libre, je ne sais pas si c'est trash... je dirais plutôt incisif, et aussi colère, parce que j'aime bien m'énerver pendant ce spectacle à certains moments."

mC : Selon vous, peut-on rire de tout ?

Fabrice Eboué : "La fameuse question… Est-ce qu'on peut, oui. Après, est-ce que tout le monde l'acceptera ? C'est une autre chose. Sur scène, honnêtement, je pense qu'on peut à peu près rire de tout tant que c'est drôle, tout simplement. Et je pense que le public est le meilleur des censeurs.

J'ai eu la chance de faire le Jamel Comedy Club, les Grosses Têtes, de la télé, mon public est très large et varié, de 20 à 70 ans, et pour le coup, quand quelque chose est maladroit ou mal amené ou froisse certain, ou est trop violent, on le sent rapidement avec le non-rire du public, le non-rythme du spectacle, donc je crois que le public est un très bon censeur. Je pense que si on est à l'écoute du public, très honnêtement, on peut rire de tout."

mC : Et vous, qu'est-ce qui vous fait le plus rire de nos jours ?

Fabrice Eboué : "Mon fils ! Il a 3 ans ½ et je vous avoue que l'on comprend quand on observe les enfants de cet âge-là... c'est bête à dire, mais on essaie de rechercher sur scène son âme d'enfant, son innocence et ce côté inventif qu'ils ont en permanence. Même si rapidement à l'école, qui a du bon mais qui a aussi un côté "on bride", les enfants ont une liberté, une créativité… c'est ce qu'on essaie de faire sur scène, retrouver son âme de petit enfant."

mC : Vous venez jouer chacun de vos spectacles à Besançon. Que pensez-vous du public ?

Fabrice Eboué : "Vous avez un public très cool qui se marie très bien avec cette salle du Grand Kursaal, très agréable à jouer parce que les gens sont tout autour et on prend beaucoup de plaisir à jouer."

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