Facebook: les réflexions quotidiennes d’un élu bisontin

Pascal Bonnet, conseiller municipal UMP à Besançon, fait part tous les jours de ses états d’âme sur Facebook. Pour développer sa communication.

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L’ancien patron de la fédération UMP du Doubs, qui a plus d’une trentaine d’années de militantisme à son actif, notamment avec les Giscardiens, a aujourd’hui 49 ans. Il n’est donc pas tombé dans internet quand il était petit. Pascal Bonnet, psychiatre de métier, a tout de même deviné assez tôt ce que le web pouvait apporter à l’homme politique.
« Au départ, fin août 2009, j’ai commencé par ouvrir une page sur Facebook à l’initiative d’amis et grâce à l’initiation d’un filleul de 25 ans également à l’UMP, mais à Paris. Je n’ai pas voulu en faire un outil privé, mais politique pour développer ma communication. C’est à la fois me permettre de réfléchir à ce que j’ai envie de dire et mieux faire rayonner mes idées. Le principe de cette note d’élu local c’est que je ne m’interdis aucun sujet et il n’y a pas de jour sans. En terme d’emploi du temps, je me limite tout de même ».
Ami d’Alain Fousseret
Et pour être sûr d’être lu même par ceux qui ne fréquentent pas Facebook, il envoie un relevé mensuel de ses écrits à des amis et à la presse. Son billet peut aussi avoir des vertus didactiques comme par exemple celui du 11 novembre : « Je me suis interrogé sur l'étymologie d'armistice et ai ouvert mon dictionnaire. C'est tout simplement - arrêter les armes- et issu du latin. Cela date du XVII° siècle et était au début féminin... comme la guerre et la paix... ».
Dans ses notes, Pascal Bonnet évoque essentiellement la politique locale et franc-comtoise -il a aussi été conseiller régional-, mais l’élu ne se prive pas d’aborder également des faits nationaux et internationaux, avec une petite prédilection pour l’Europe. Il échange volontiers avec ceux qui réagissent à ses billets et, surtout, peut rentrer facilement en contact avec des élus d’autres régions. Le cercle de ses 395 amis facebookiens va-t-il au-delà de l’UMP ? Pas vraiment, mais il y a des exceptions. « C’est assez cloisonné, mais Alain Fousseret, vice-président écologiste du conseil régional, fait partie de mes amis sur Facebook. Comme je n’avais pas de blog, l’idée de retrouver des amis a été un moteur et cet outil est plus souple ».
Libéré d’un poids
Pascal Bonnet regrette d’ailleurs de ne pas s‘être lancé plus tôt dans cette aventure, car « au-delà de la communication, c’est intéressant de marquer et de dater les choses ». C’est d’autant plus vrai, reconnait-il, depuis qu’il ne préside plus aux destinées de son parti au niveau départemental. « J’ai retrouvé une certaine liberté de parole. Avant, je travaillais plus pour l’équipe et pour les autres. Après 15 ans de mandat, j’ai aussi des choses à dire moi. Je n’ai pas toujours le même avis que Jean Rosselot (NDLR : chef de file de l’UMP à Besançon) et c’est notoire », dit-il comme si, grâce à son bloc-notes, il s’était libéré d’un poids.
Il émet tout de même quelques réserves. « C’est dangereux de parler de tout sur Facebook. Etaler sa vie privée comporte des risques », relève Pascal Bonnet. La politique oui, l’intimité non.
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