FEMTO-ST : détecter les problèmes de coagulation en 60 minutes

Les chercheurs du FEMTO-ST (Besançon) et de l’Université de Genève ont mis au point « BlooDe », un appareil permettant de détecter des problèmes de coagulation des patients.

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Diverses maladies, génétiques ou non, peuvent provoquer des hémorragies ou des thromboses parfois mortelles.

Reproduire artificiellement la circulation sanguine

Afin de pouvoir détecter efficacement et en amont d’éventuelles déficiences de l’hémostase d’un sujet, des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), de l’Université de Franche-Comté en partenariat avec les hôpitaux universitaire de Dijon, Besançon,Genève ont mis au point un appareil – BlooDe – permettant d’étudier la capacité de colmatage des plaquettes.

En reproduisant artificiellement la circulation sanguine et des brèches dans les parois des vaisseaux, ce dispositif permet de tester les plaquettes du patient en moins d’une heure et avec une précision suffisante, tout en n’utilisant que quelques millilitres de sang.

Au plus près des conditions réelles de circulation du sang

Les scientifiques de l’UNIGE et de l’UFC Franche-Comté se sont associés pour mettre au point cet appareil permettant d’analyser rapidement le travail des plaquettes de chaque patient, grâce à un financement dans le cadre du programme Interreg Suisse-France 2014-2020 d’un montant de 445’000 euros (fonds européens, et fédéraux et cantonaux en Suisse).

«Il nous fallait recréer un système qui non seulement reproduit le mouvement du sang liquide, mais aussi des brèches dans la paroi des vaisseaux,» explique Wilfrid Boireau, directeur du Département de Micro Nano Sciences et Systèmes (MN2S) de l’institut FEMTO-ST (UFC – CNRS). En effet, lorsque le sang quitte le vaisseau sanguin à cause d’une brèche, il rencontre de nouveaux éléments qui déclenchent le «système d’alarme» permettant aux plaquettes d’intervenir pour colmater la brèche.

Un relais industriel prévu en 2021

Le prototype de BlooDe a passé avec succès les premiers tests en laboratoire auxquels il a été soumis, avec dessangs normaux, modifiés ou provenant de patients. Afin d’envisager une validation clinique à grande échelle et une commercialisation, les chercheurs travaillent aujourd’hui sur l’amélioration de certains de ses composants, notamment les cartouches, et débutent le scale-up en vue d’une production industrielle.

Une utilisation en conditions médicales réelles est également en cours. «Notre objectif est d’obtenir le relais d’ici 2021 d’une industrie spécialisée dans les appareils in vivo, afin de pouvoir commercialiser BlooDe» conclut Thomas Lecompte.

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