Franche-Comté : les campagnes perdent des emplois et des habitants

Même en Bourgogne Franche-Comté, région très rurale, les grandes villes continuent d’absorber population et emploi, a dévoilé ce jeudi 27 juin 2019 l’INSEE. Les campagnes reliées à ces pôles urbains s’en sortent mieux que les autres, mais celles isolées s’en sortent lorsqu’elles arrivent à faire marcher l’économie locale.

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Depuis les années 70, les grandes villes absorbent continuellement population et emplois. Aujourd’hui en province, 79% de la population et 81% des emplois sont implantés dans des grandes aires urbaines.

Une région particulièrement rurale

Le déséquilibre est moins grand en Bourgogne Franche-Comté : les grandes aires urbaines régionales concentrent 68% de la population et 71% des emplois. Environ 10% de moins que la moyenne nationale donc.

Cependant, ce déséquilibre a son importance puisque notre région est très rurale : les communes rurales couvrent 58% de la région, contre 49% pour le reste de la province.

Avant 2011, le rural plus attractif que la ville

Depuis la fin des 90’ et jusqu’à 2010, la campagne attirait les habitants on recensait +0,7% de croissance migratoire par an, compensant l’âge élevé de la population.

Mais récemment, la tendance a énormément ralenti : l’excédent n’est plus que de 0,1%, et ne compense absolument plus le déficit naturel de l’âge.

L’emploi rural en baisse

Dans les espaces ruraux, l’emploi se situe principalement en dehors des communes rurales, dans des bourgs et autres petits pôles d’activité.

Les économies locales sont diversifiées et ne se cantonnent pas à l’agriculture. Mais la crise économique a fait baisser l’emploi dans les campagnes (-0,7% par an entre 2011 et 2015) dans l’industrie et l’agriculture, sans compenser par le tertiaire. Pire, le tertiaire marchant baisse, seuls les services non-marchands gagnent des emplois.

À l’est, des espaces en plein essor

Les espaces ruraux qui s’en sortent les mieux sont généralement ceux connectés à des grands pôles urbains, parce qu’on peut y travailler tout en se logeant à la campagne à des prix attractifs.

Parmi ces campagnes « connectées », on retrouve le Doubs central, connecté à Besançon, Pontarlier, la Suisse, Montbéliard… Et elles sont également animées par des plus petits pôles comme Ornans, Arbois, Poligny, Champagnole, Valdahon ou Baume-les-Dames.

Le commerce y baisse

Localement toutefois, les postes sont surtout productifs : industrie, peu qualifiés. Le tertiaire y est sous représenté. Paradoxalement, l’emploi diminue dans le commerce alors même que la population augmente.

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