Bayrou à Besançon: soutenir les enseignants plutôt que de les critiquer

Après un court périple dans le Jura, François Bayrou a tenu meeting ce mardi soir à Besançon-Micropolis devant un petit millier de personnes venues des quatre départements de la région.

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Accueilli par Philippe Gonon et Christophe Grudler, respectivement animateur de la campagne de François Bayrou dans le Doubs et en Franche-Comté, le candidat du Modem a mis en exergue les défis que « les autres candidats évitent ».

Sur un fond de tribune bleu ciel avec une discrète inscription « La France solidaire », François Bayrou a d’emblée pointé le doigt là où ça fait mal. Sans citer Nicolas Sarkozy, il a évoqué « le million de chômeurs en plus en cinq ans », le commerce extérieur qui « s’effondre » et la dette qui est « hors contrôle ». Autant de points noirs qui font que « nous nous appauvrissons et les familles avec ». « L’impôt sur le revenu ne suffit même plus à payer les intérêts de la dette », a-t-il précisé.

« Reconquérir l’éducation »

Face à ce constat alarmiste partagé par une salle enthousiaste, celui qui se présente pour la troisième fois à un scrutin présidentiel, a décliné sa recette qui consiste à « produire en France » dans tous les secteurs y compris dans le domaine de l’agriculture. Il ne s’est pas privé de stigmatiser en Franche-Comté, région la plus boisée de France, « l’abandon de la filière bois ».

Autre grand thème développé à l’envie par François Bayrou, celui de l’enseignement. « L’éducation nationale est une interrogation pour toutes les familles. Il faut reconquérir l’éducation et, en premier lieu, soutenir ceux qui œuvrent dans l’enseignement plutôt que de les critiquer », a invité l’ancien ministre de l’Education nationale sous les applaudissements, en regrettant qu’un enfant sur cinq entre en 6e sans savoir lire. « Nous sommes le pays qui créé le plus d’inégalité scolaire, nous ne pouvons plus l’accepter ». « Il faut revenir aux fondamentaux », a-t-il insisté.

Reconnaissance du vote blanc

Avant de conclure son propos, François Bayrou a longuement évoqué la moralisation de la vie publique. Celle que tout le monde réclame et que personne n’applique. « Derrière le rideau on s’entend pour ne rien faire. Nous on va la faire immédiatement », a promis le candidat du Modem en évoquant pêle-mêle le non cumul des mandats des parlementaires, la présence obligatoire à l’Assemblée pour voter, la reconnaissance du vote blanc, l’interdiction du mélange des genres entre intérêts publics et privés.

« Nous avons besoin de reconstruire le lien de confiance. C’est enjeu extrêmement important ». Contrairement à l’UMP et au PS, le Modem est « à l’abri de la pression des extrêmes » et peut « sortir du perpétuel affrontement stupide que les deux principaux partis imposent au Français ».

Dépassé par Mélenchon

Il ne restait plus qu’à entonner une Marseillaise avec quelques jeunes en tee-shirt à ses côtés. La messe était dite, mais le chemin de croix de François Bayrou n’est pas achevé. Désormais dépassé dans les sondages par Jean-Luc Mélenchon, qui a déplacé plus de 4000 personnes à Besançon il y a quelques semaines, François Bayrou ne sera vraisemblablement pas le troisième homme comme en 2007. Il avait frôlé les 20% au premier tour, alors que depuis des semaines il est donné à 13% dans tous les sondages. Mais François Bayrou considère que tout peut encore basculer, même jusque dans les derniers jours.

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