Fusion des régions : les “capitales en sursis” se montent en collectif…

Besançon, Amiens, Metz, Châlons-en-Champagne, et Limoges : même combat ! En dehors des clivages politiques, le collectif des « capitales en sursis » – qui n’est autre qu’un collectif des capitales régionales menacées par la fusion des régions – s’est réuni ce mardi 9 décembre 2014 à l’Assemblée nationale. Le conseiller municipal socialiste de Besançon Pascal Curie était de la partie.

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Qu'on le veuille ou non, il y a bien une inquiétude sous-jacente à la question de la fusion des régions et notamment des villes capitales qui auraient plus à perdre qu'à gagner.

Même si  la présidente de région Marie-Guite Dufay, à l'Élysée ce mercredi avec François Patriat pour présenter le livre blanc des 15 propositions pour bien réussir la fusion avec la Bourgogne, dit travailler au partage des pouvoirs (une capitale administrative, une capitale politique par exemple) ; même si Jean-Louis Fousseret tambourine que Besançon ne sera jamais la sus préfecture de Dijon ; le stress est là, bien palpable. Et il ne concerne pas que Besançon.

Apparu : "Nous voulons défendre les capitales régionales existantes et les équilibres qui vont avec..."

 La preuve : un collectif "capitales en sursis" s'est réuni pour la première fois mardi matin à l'Assemblée nationale à l’initiative des associations Villes de France et de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF). Le maire de Châlons-en-Champagne Benoît Apparu (UMP) ainsi que plusieurs représentants des capitales régionales menacées de disparition dans le cadre de la fusion des régions ont annoncé leur intention de travailler ensemble pour peser sur l’avenir de ces villes. "Nous voulons défendre les capitales régionales existantes et les équilibres qui vont avec (...) peser sur les choix qui vont arriver (...) Les neuf villes qui vont perdre leur statut doivent s’organiser, a insisté de son côté M. Apparu. 

Premier objectif :  "collecter des données", alors qu’il "n’y a pas d’étude d’impact sur les conséquences de la réforme". Il s’agit concrètement  de recenser le nombre de salariés attachés au conseil régional, et ceux dépendant des directions régionales de l’État (Directions régionales des finances publiques, Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement, rectorats, Agences régionales de santé...).

Deuxième objectif: "faire des préconisations" pour l’organisation des futures collaborations entre nouvelles et anciennes capitales, avec la possibilité de répartir les services entre les villes plutôt que de tout concentrer.

 Rencontrer le Premier ministre…

Enfin, le collectif veut "rencontrer l’ensemble des décideurs publics" sur ces questions, du Premier ministre aux deux préfets désignés pour mener une mission sur la réorganisation de l’Etat, en passant par le secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État Thierry Mandon.

"Perdre le statut de capitale régionale n’est ni anecdotique ni anodin", a dit M. Bohl (Metz Métropole), mettant en garde contre la "double peine" infligée à certaines villes. Ainsi la ville de Metz attend-elle toujours une partie des 1.500 emplois promis par l’État en compensation de la restructuration militaire de 2008. Elle doit également faire face au reclassement des salariés d’Ecomouv' après l’abandon de l’écotaxe. 

Les membres du collectif devraient à nouveau se réunir début 2015.

 Les membres présents

La maire UDI d’Amiens, Brigitte Fouré, a cependant aussitôt démenti la participation de la capitale de la Picardie. "J’étais invitée à cette réunion, mais j’ai refusé de participer (…) A mes yeux, le débat sur le statut de capitale régionale d’Amiens n’est pas du tout clos par la fusion du Nord/Pas de Calais avec la Picardie (…) Incontestablement, Lille est la capitale économique de notre région, mais nous aspirons à en être la capitale administrative, ayant déjà tous les attributs d’une capitale régionale (université, cour d’appel, etc.)"

"Ne pas appartenir à un club des futurs "ex"

Amiens, comme d’autres villes, ne veut effectivement pas donner l’impression d’appartenir à un "club des futurs ex", alors qu’elles tentent encore de défendre leur statut, a-t-elle expliqué. 

(avec AFP)

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