Grand Besançon Métropole confronté à la hausse des prix des assurances

Le marché de l’assurance des collectivités locales n’a beau représenter que 1% du chiffre d’affaires global annuel des assureurs français, celui-ci est devenu extrêmement contraint depuis trois ans et particulièrement en ce qui concerne l’assurance "dommages aux biens". Relativement préservé en comparaison avec d’autres collectivités, Grand Besançon Métropole n’est toutefois pas épargné par le phénomène de hausse des prix et doit faire voter, lors du prochain conseil communautaire, son nouveau contrat d’assurance qui a subi en moyenne une hausse de 60%. 

© Élodie R.

La situation a été amplifiée par les récents épisodes de violences urbaines de juillet 2023 "qui par une opération en chaine impacte le coût des garanties assurance" des collectivités averti le premier vice-président de Grand Besançon Métropole (GBM) Gabriel Baulieu. Tout cela s’empile et de fait, expose les assurés à "des difficultés à s’assurer et à des augmentations" résume le vice-président. Une inquiétude qui avait déjà été évoqué en juillet dernier lors de la venue à l’Élysée des maires des villes de France victimes d’émeutes urbaines. La présidente de GBM, Anne Vignot a rapporté le fait que plusieurs représentants de collectivités s’étaient dits dans l’incapacité de s’assurer. "En France, il y a des situations extrêmement grave où aujourd’hui le niveau de risque est trop élevé pour l’assureur qui ne prend plus le risque d’assureur" relate encore la présidente.

Et cela ne semble pas aller en s’arrangeant car ces dernières années ont été marquées par une accumulation d’événements assez exceptionnels par leur ampleur et leur concomitance (aléas climatiques, violences urbaines etc) qui ont impacté directement les conditions d’assurances des risques techniques dont font partie les collectivités locales. 

Un désintérêt des assureurs pour les collectivités

L’assureur a par ailleurs la possibilité de se désengager et cela a d’ailleurs été fait : la MAIF, assureur des collectivités depuis 2021, a décidé dénoncé les contrats "dommages aux biens" de la Ville de Besançon et GBM. Ceux-ci ont purement et simplement été résiliés de façon anticipée à échéance au 31/12/23 (au lieu du 31/12/26) alors que pourtant rien ne le justifiait sur le plan technique ou financier au vu des bons résultats de GBM en matière de sinistres.

Des remises en concurrences ont donc été faites et un nouvel appel d’offres a été lancé auquel seulement un assureur a répondu… la MAIF (SMACL).  "Cela se traduit bien évidemment par des hausses de prix de 60% d’augmentation en moyenne" lâche Gabriel Baulieu. Face à ce "désintérêt des assureurs" la SMACL est devenue "quasiment l’unique acteur de l’assurance des collectivités sur ce marché déserté" ajoute le vice-président.

"On cumule tension sociale et problématique climatique"

"On en a déjà, entre guillemets, fait les frais il y a quelques années après de gros pépins rencontrés sur notre territoire" relate Gabriel Naulieu en évoquant l’incendie du centre commercial Cassin à Planoise et celui de l’Hôtel de Ville de Besançon. GBM avait suite à cela subit une augmentation unilatérale substantielle de la part de son assureur. 

Étant encore en mesure de s’assurer GBM se trouve dans "une situation que l’on va qualifier de relativement préservée" temporise Gabriel Boilau. Pour la présidente de GBM, "on cumule une tension sociale et une problématique climatique" si bien que désormais le modèle assurantiel "se trouve en déséquilibre économique". "Fort heureusement on est encore assuré et on peut encore se le permettre mais… Vers quoi allons-nous ?" conclut monsieur Boilau. 

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