Grand débat : réserves des députés d’opposition, le gouvernement rassure

Face aux réserves des députés d’opposition sur le grand débat, et notamment la place allouée au Parlement, le gouvernement s’est voulu rassurant mardi, évoquant un possible temps de discussion à l’Assemblée également.

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Les élus UDI-Agir ont exprimé leur "agacement" face au lancement du grand débat par Emmanuel Macron le jour de la rentrée du Parlement. Leur président Jean-Christophe Lagarde y a vu un signe de "mépris", jugeant lors d'une conférence de presse qu'"il serait tout de même paradoxal que tout le monde puisse débattre dans notre pays sauf ceux qui sont élus pour cela".

Comment les députés peuvent "être écartés de la préparation des mesures qui devraient sortir après le grand débat?", s'est aussi interrogé Philippe Vigier (Libertés et Territoires). Son groupe, qui répondra aux questions "formulées par Emmanuel Macron" dans sa lettre aux Français, plaide pour placer le Parlement "au coeur du dispositif".

Les députés socialistes ont eux dit "chiche" à ce débat, destiné à sortir de la crise des "gilets jaunes", mais ont réclamé "des garanties sur la neutralité", selon un porte-parole, Boris Vallaud.

Les communistes ont aussi fait part, via Sébastien Jumel, d'"une extrême lucidité qui repose sur le sentiment que l'exécutif, coupé du peuple, va tenter de piper, de confisquer le débat". Comme d'autres groupes, Les Républicains ont relevé que l'ordre du jour de l'Assemblée était lié à la consultation, qui doit durer deux mois, leur chef de file Christian Jacob craignant qu'à l'été les textes ne s'empilent "les uns après les autres".

En réponse, lors des questions au gouvernement, le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a assuré aux députés qu'ils avaient "légitimement" toute leur place dans le débat pour en être "les facilitateurs" et "les témoins". Il y a "lieu d'articuler la démocratie représentative et la démocratie participative", et non de les opposer, selon lui.

Dans la foulée, le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) a indiqué avoir demandé aux présidents de groupe "de réfléchir précisément aux modalités qu'ils souhaitent que ce débat prenne dans notre hémicycle".

Et le Premier ministre a jugé "légitime" que le sujet puisse être débattu dans l'hémicycle. Édouard Philippe a aussi rappelé que toutes "les formations politiques représentées" au Parlement pourront participer à un "comité de suivi" du débat, "une mission importante".

(AFP)

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