Grève chez le fabricant de grues Konecranes en Saône-et-Loire

Mise à jour ce 7 juillet 2020 • Une grève a démarré lundi 6 juillet 2020 sur le site du fabricant finlandais d’engins de levage et de grues Konecranes à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), sous le coup d’un important plan social, a-t-on appris de source syndicale.

"Une centaine des 142 salariés" de l'unité de Saint-Vallier, près de Montceau-les-Mines, a cessé le travail lundi tôt dans la matinée, a indiqué à l'AFP Julien Knepper, délégué syndical CGT (deuxième syndicat représentatif).

"La production est à l'arrêt", a-t-il ajouté. Les grévistes entendent dénoncer l'arrêt des négociations, vendredi sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) annoncé mi-février, qui vise la suppression de 116 postes sur 142. Seul resterait le service après-vente, soit 26 emplois.

Selon les syndicats, ce maintien partiel ne serait que temporaire, la direction voulant, à terme, fermer le site. "C'est un détournement de la loi Florange" de 2014 qui oblige un groupe voulant fermer un établissement à chercher un repreneur, estime M. Knepper. "S'ils gardent 26 personnes, ils n'ont pas l'obligation" de le faire, explique le syndicaliste.

"L'entreprise n'a de son propre aveu procédé à aucune recherche de repreneur en application de la loi dite +Florange+", a estimé lundi soir dans un communiqué la préfecture de Saône-et-Loire. "Le préfet n'a donc pas manqué de saisir le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône, afin de l'informer précisément de cette situation", a-t-elle ajouté.

La préfecture, mi-février, lors de l'annonce du PSE, avait menacé de saisir la justice en cas de contournement de la "loi Florange". "Le maintien d'une activité résiduelle sur le site de Saint-Vallier, s'il devait n'être qu'un artifice temporaire, ne doit pas permettre (à Konecranes, ndlr) d'échapper à ses obligations de recherche de repreneur", avait-elle averti.

Les négociations sur le PSE, entamées en mars, ont été arrêtées "par la direction" qui "menace de déposer un document unilatéral" auprès des autorités et de "faire passer en force" le plan de suppressions de postes, selon M. Knepper.

Interrogée par l'AFP, la direction a déclaré "avoir fait quelques progrès jusqu'à présent dans les négociations avec les syndicats". "Nous espérons pouvoir parvenir à un accord dans les prochains jours", a déclaré un porte-parole de Konecranes France.

L'unité de Saint-Vallier, qui produit des engins de levage portuaires, avait été rachetée début 2017 par le Finlandais Konecranes qui détient plusieurs autres sites en France. Le groupe emploie 18.000 personnes dans une cinquantaine de pays pour un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros et un bénéfice net de 82,8 millions d'euros en 2019.

(Source AFP)

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