Incendie criminel de la fourrière : 8 ans pour le principal instigateur

Le principal instigateur d’un incendie criminel qui avait détruit le 31 décembre 2019 la fourrière municipale, plus de 160 véhicules et un centre commercial du quartier Planoise à Besançon a été condamné mercredi à huit ans d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Besançon.

Archives - Fourrière municipale incendiée le 31 décembre 2019. © Alexane Alfaro

"C'est lui qui dirige, tout en étant à distance, ça lui a couté 3.000 euros et ça génère 10 millions d'euros de préjudice à la société", a fustigé à l'audience le procureur Étienne Manteaux, requérant la même peine au nom du "droit des habitants de Planoise à vivre en paix".

Quatre autres prévenus impliqués à différents degrés dans la préparation et l'exécution de l'incendie ont été condamnés à des peines allant de 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, à cinq ans de prison, dont 24 mois avec sursis.

Selon leurs avocats, ils n'étaient que les "exécutants" et les "fusibles", d'une organisation criminelle qui leur donnait quelques centaines d'euros pour rendre des "services" difficiles à refuser.

En revanche, le tribunal a relaxé deux prévenus "au bénéfice du doute", le parquet annonçant qu'il ferait appel de ces relaxes.

Incendie de la fourrière de Besançon : le rappel des faits

Le 31 décembre 2019, quatre hommes étaient entrés dans la fourrière située en plein coeur du quartier populaire de Planoise et avaient incendié une voiture volée, menaçant les gardiens avec une arme factice. Les flammes s'étaient rapidement propagées, détruisant plus de 160 véhicules et un centre commercial considéré comme le "poumon social" et "l'artère vitale" du quartier par les parties civiles.

Une quarantaine de pompiers étaient intervenus pour éteindre cette fournaise culminant à 800 degrés. La BMW visée avait servi lors d'un épisode de tirs à l'arme lourde quelques jours auparavant.

Un incendie criminel lié aux affrontements entre deux bandes rivales

"En attaquant une BMW pour détruire les preuves d'un crime, vous avez attaqué le quotidien des habitants du quartier, de vos proches", a plaidé Me Michaël Goupil, pour la ville et l'agglomération de Besançon.

Cet incendie criminel était lié aux violents affrontements armés qui ont opposé, de novembre 2019 à mars 2020, deux bandes rivales pour le contrôle du marché de la drogue à Planoise, faisant un mort et une douzaine de blessés, âgés de 14 ans à 31 ans.

Une cinquantaine de personnes ont été mises en examen dans ce dossier en cours d'instruction.

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