Jacob (LR) veut interdire le port du voile lors des sorties scolaires

Le tout fraîchement élu président des Républicains Christian Jacob a réclamé ce lundi 14 octobre 2019 l’interdiction du port du voile lors des sorties scolaires, en réponse au débat relancé par un élu RN qui a pris à partie une mère voilée lors d’une séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté vendredi.

© facebook de christian jacob ©

"Ça me choque qu'on accepte qu'une personne voilée puisse accompagner des enfants en déplacements scolaires parce que, comment expliquer que c'est interdit dans l'enceinte de l'établissement, mais que si on est au contact des enfants en dehors, et toujours dans le cadre scolaire, on l'autorise ?", a expliqué M. Jacob sur France Inter, appelant à renouer avec la directive prise par Luc Chatel, ministre de l'Education sous Nicolas Sarkozy (2009-2012).

"A partir du moment où on l'interdit à l'école, pour moi, ça vaut pour tout le temps scolaire", C. Jacob.

La circulaire Chatel de mars 2012 demandait aux accompagnateurs de ne pas porter de signes religieux ostentatoires. Mais une étude du Conseil d'Etat de décembre 2013 relève que les parents accompagnant des sorties scolaires ne peuvent être considérés comme des agents auxiliaires du service public et qu'ils ne sont donc pas soumis à la neutralité religieuse imposée aux enseignants.

"Vous dites au gouvernement d'interdire clairement le voile ?", demande-t-on à M. Jacob. "Ben oui ! A partir du moment où on l'interdit à l'école, pour moi, ça vaut pour tout le temps scolaire", a insisté celui qui l'a emporté dimanche soir dans l'élection interne dès le premier tour avec 62,58% des voix.

"On peut le faire sans agresser les gens", a-t-il toutefois ajouté à l'adresse de Julien Odoul, membre du bureau national du RN, qui avait demandé
vendredi à ce qu'une femme voilée présente dans le public au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, accompagnatrice d'un groupe d'enfants venu de Belfort assister à l'assemblée plénière, retire son voile.

Les élus du RN avaient ensuite quitté la salle, avant de dénoncer dans un communiqué une "provocation islamiste". Plusieurs membres du gouvernement dont la porte-parole Sibeth Ndiaye, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer et la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa sont montés au créneau ce week-end pour condamner l'attitude de l'élu RN.

"Est-ce qu'elle respectait la loi ? Manifestement oui", a souligné lundi le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau sur Sud Radio, en
critiquant la "forme de délation publique" opérée par l'élu RN et "l'humiliation" subie par cette femme. "La loi n'interdit pas aux femmes voilées d'accompagner les enfants mais nous ne souhaitons pas encourager le phénomène", a toutefois redit le ministre  de l'Education, qui avait condamné en septembre une affiche de la fédération de parents d'élèves FCPE qui défend le droit des mères voilées de faire des sorties scolaires.

"C'est le problème de ce gouvernement qui est incapable de trancher sur ce sujet", a critiqué le président de LR. "Si on n'est pas clair sur ce sujet du
voile, l'ambiguïté fait qu'on se trouve dans ces situations conflictuelles".

(Source AFP)

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