Jardinage, bricolage, cuisine : attention où vous mettez vos mains !

Étude •

Le Dr François Loisel, chirurgien orthopédique au CHU de Besançon, a mené une étude comparative sur le nombre de blessures à la main durant le premier confinement 2020. Occasion de rappeler les gestes de prévention pour vous éviter séjour à l’hôpital durant cette période épidémique…

François Loisel, chirurgien orthopédique à l'hôpital de Besançon © D Poirier

Une dizaine d'internes du service de chirurgie orthopédique, plastique et reconstructrice et de chirurgie de la main (SOS main) de l'hôpital de Besançon ont épluché près de 4.500 dossiers pour cette étude du 17 mars au 11 mai 2020 avec comparaison avec la même période de l'année précédente.

"Il y a eu une phase de sidération au début du confinement au printemps 2020, durant deux à trois semaines. Il n'y avait pas trop de blessures. Tout s'est concentré par la suite…" Dr François Loisel, CHRU de Besançon.

En 2020, sur 1.428 patients admis aux urgences traumatologiques au CHU de Besançon, 490 l'ont été pour une blessure à la main. En comparaison, sur le même laps de temps en 2019,  3.046 patients avaient été admis (dont 318 pour trauma de la main )sur la même période en 2019. Il y a donc eu proportionnellement plus de blessures à la main durant confinement.

"De 2019 à 2020, on est passé de 16 % de traumatismes de la main à 22 % (…) Nous avons eu également en 2020 37  patients opérés sous microscope contre 21 en 2019 pour des lésions de petites artères, des nerfs au niveau des doigts…" indique le chirurgien qui exerce à l'hôpital de Besançon depuis 2007 (interne) et 2012 en qualité de praticien hospitalier.

D'où un appel à la vigilance pour ce troisième confinement à l'arrivée, même très fraîche pour l'instant, du printemps. "C'est aussi notre rôle, surtout en forte période épidémique, d'alerter la population et de faire de la prévention…"

Disqueuse, scie circulaire, couteau...

Le "profil type" du patient se blessant la main est de sexe masculin et âgé d'une quarantaine d'années. Il se blesse le plus souvent avec des machines de type disqueuse, scie circulaire, etc.  Concernant l'origine des patients, elle est très homogène et concerne l'ensemble de la Franche-Comté du Haut-Doubs au Jura.

Une enquête menée il y a quelques années dans notre région boisée avait démontré que les accidents liés aux activités professionnelles restaient stables. À la maison, les accidents surviennent souvent car les utilisateurs n'ont pas l'habitude d'utiliser certains outils ou machines.

Les conseils de François Loisel

Autre conseil : ne pas attendre pour se rendre à l'hôpital. Une prise en charge rapide permet d'augmenter les chances de guérison auprès de la dizaine de chirurgiens de la main à Besançon. "Les séquelles peuvent aller d'une raideur, de douleurs chroniques à une diminution de la sensibilité ou de la fonction globale de la main" selon la typologie de blessures. "Certains patients doivent même parfois changer de métier..." averti le médecin.

Une bonne raison pour être deux fois plus vigilant durant cette période, suivre les conseils de prudence et réfléchir où vous mettez vos doigts, mais aussi (tant que nous y sommes !) vos mains, vos bras ou vos jambes…. !

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