Jean-François Humbert: « En politique, il ne faut jamais dire jamais”

Quand il ne visite pas les maires du Doubs, il vole de capitales en capitales. Loin de ses anciennes relations de l’UMP du Doubs, le sénateur Jean-François Humbert n’a pas oublié que l’Europe était l’un des principes fondateurs de son entrée en politique. Sur la suite de sa carrière politique, il reste très évasif.

Réélu de justesse au Sénat en 2008, Jean-François Humbert s’est fait relativement discret depuis. On ne l’a même pas vu aux différentes inaugurations liées à l’arrivée du TGV Rhin-Rhône. Pourtant, en tant que président de la Région de 1998 à 2004, il a contribué à faire avancer le projet.

« Les ouvriers de la cinquième heure étaient très nombreux pour couper les rubans. Heureusement que Jean-Pierre Chevènement nous a cités dans le livre édité par Réseau Ferré de France, Pierre Chantelat et moi, sinon on seraient passés à la trappe », relève Jean-François Humbert qui s’est fendu d’un « courrier d’explication » à Xavier Gruz, directeur du projet de la LGV Rhin-Rhône. C’est donc délibérément que le sénateur du Doubs a boycotté les nombreuses cérémonies inaugurales. Quant à la visite présidentielle de septembre, pour laquelle il aurait fait une exception, il était bloqué au Sénat pour une intervention relative à la Grèce. Et pour cause…

L’Europe et… le Doubs

Jean-François Humbert n’a pas délaissé sa passion pour l’Europe. « J’ai un engagement européen qui date d’avant-hier », rappelle-t-il, et c’est en toute logique qu’il a rejoint la Commission sénatoriale des Affaires européennes. Laquelle lui a confié de novembre 2010 à novembre 2011, des missions en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Grèce et en Italie.

Des voyages éclair de deux jours qui l’ont conforté dans ses convictions. « Certes, il y a des pays en difficulté, mais c’est précisément dans les circonstances difficiles qu’il faut resserrer les liens ». Une sortie de l’euro ? « On n’en est pas encore là et je crois fort aux solutions imaginées par Sarkozy et Merkel. Les autres doivent suivre ».

Mais le sénateur Humbert a un autre terrain de prédilection : le Doubs qu’il sillonne dans tous les sens depuis des années. Lors de son premier mandat de 1998 à 2008, il a fait quelque 3000 visites aux maires et aux grands électeurs du département. « Je considère qu’un mandat national doit s’accompagner de contacts réguliers avec ceux qui vous ont élu. Lors de mon premier mandat de sénateur j’ai visité cinq fois les 594 communes du Doubs. Je suis toujours très préoccupé de ce qui se passe dans le Doubs », se sent-il obligé de préciser, car il ne compte plus beaucoup d’amis politiques sur ces propres terres.

Un autre mandat ?

En répétant à qui veut l’entendre « qu’on ne change pas une équipe qui perd » à propos des responsables de l’UMP, il a fini par se faire quelques sérieux ennemis. « Moi, j’ai mon caractère et je ne renoncerai jamais à mes principes ». Il n’est d’ailleurs plus adhérent à l’UMP « locale ». Ce qui n’est pas le cas au Sénat où, grâce à Jean-Claude Gaudin, il a même obtenu un poste de secrétaire. Il peut ainsi assister aux réunions du bureau, un bon observatoire de la vie au quotidien au Palais du Luxembourg 

Et ce n’est pas le changement de majorité récent qui l’a affecté. « Ca parait anodin de la dire, mais je suis un vrai démocrate ». D’ailleurs ce n’est pas la première fois que ça lui arrive. Mais en 2004, lorsqu’il a perdu la Région au profit de Raymond Forni, ça n’a pas été sans conséquence sur le moral. Il a mis plusieurs années à s’en remettre.

Maintenant qu’il a passé le cap, envisage-t-il de nouveaux combats, comme celui de la mairie de Besançon à gauche depuis la guerre ? « En politique, il ne faut jamais dire jamais. Selon l’évolution de la situation, une autre activité politique pourrait m’intéresser ». En 2007, Jean-François Humbert n’avait pas été désigné par son parti pour se présenter dans la capitale régionale. Se sent-il aujourd’hui les épaules assez larges pour se lancer sous son seul nom ?

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