Jean-Louis Fousseret : “Emmanuel Macron sera un président qui saura décider”

Le maire de Besançon était parmi les quelque 800 invités reçus à l’hôtel de Ville de Paris pour clore la journée d’investiture du nouveau président de la République.

Les présidents de la République nouvellement élus sont traditionnellement reçus par le maire de la capitale après leur investiture, sans que cette visite n'intervienne forcément le jour même. Emmanuel Macron a choisi d'enchainer le protocole. Il a été reçu ce dimanche 14 mai 2017 à 17h  à l'Hôtel de Ville de Paris par la maire de la capitale Anne Hidalgo, occasion de prendre pendant de longues minutes un bain de foule sur le parvis de la mairie. L'hôtel de ville était pavoisé aux couleurs de la République et de l'Europe

M. Macron et Mme Hidalgo se sont ensuite entretenus en tête-à-tête dans le bureau de la maire. Le président a ensuite signé le parchemin de l'Hôtel de Ville, présenté aux chefs d'État lors des visites officielles.

"Une signification profonde…"

Jean-Louis Fousseret, un des marcheurs de la première heure, était présent ce dimanche en fin de journée à l'hôte de ville. Parmi les 800 invités, il a assisté au discours prononcé par le président.

"C'est une journée chargée d'émotion. J'ai suivi la cérémonie d'investiture et la montée des Champs-Élysées à bord d'un véhicule militaire. Il y a eu deux très beaux discours. L'ensemble de cette journée était millimétré avec une signification profonde" indique le maire de Besançon qui a vu sur place un président très proche, mais qui maitrise déjà les codes présidentiels.

"Il a pris beaucoup de temps pour rencontrer les gens, il est allé à l'hôpital Percy pour y rencontrer des militaires grièvement blessés. C'est un président humain qui saura décider. Il a montré qu'il maitrisait l'ensemble des gestes et des actes d'un homme de cette stature. Ce sera un grand président…"

Renouveau ou tradition ?

"C'est la fin de la normalité sur laquelle avait misé François Hollande. Emmanuel Macron revisite tous les marqueurs: la remontée des Champs-Élysées debout dans un véhicule militaire comme de Gaulle, les bises à la foule comme Chirac" et "une marche seul vers l'Arc de Triomphe (comme Valéry Giscard d'Estaing, NDLR) pour désigner sa détermination", estime Florian Silnicki, expert en communication politique. "Régalien toujours quand il choisit de rendre visite aux soldats blessés, des gestes essentiels qui signent une présidence dès ses premières heures."

 Style décontracté ou solennel ?

Un style grave, s'accordent à dire tous les observateurs. "Il est soucieux de verticalité, de hauteur, de gravité. Il veut entrer dans les habits du chef de l’État", souligne le politologue Olivier Ihl. "Il coche méthodiquement tout ce qui peut contribuer à lui donner une image présidentielle qu'il n'a pas encore", note M. Moreau-Chevrolet, qui remarque au passage "le manteau mitterrandien, qui alourdit un peu les épaules et donne une stature".

"Il tente aussi un savant dosage entre hauteur nécessaire et proximité, et met en scène sa capacité d'écoute et d'échange avec les Français en prenant du temps pour dire un mot à chacun", nuance M. Silnicki.

Un discours de coach

"Son apport au discours politique, c'est ce style de discours de thérapie collective, un vocabulaire de coach motivationnel pour dire que non, nous ne sommes pas condamnés au déclin et qu'on peut restaurer une forme d'optimisme. Et il appelle les Français à se mobiliser. On a élu un coach à l’Élysée!" explique M. Moreau-Chevrolet.

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