Jean-Pierre Chevènement : “Halte au Hollande bashing!”

Le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et sénateur du Térritoire-de-Belfort s’élève contre le « Hollande bashing » de l’opposition, dans un entretien à paraître vendredi dans les « Echos » jugeant « impossible » de juger le chef de l’Etat au terme de sa première année de mandat. 

Jean-Pierre Chevènement en 2013 © Damien Poirier

"Il est impossible de juger François Hollande sur un laps de temps aussi court car il a fait le choix du long terme", fait valoir le sénateur du Territoire de Belfort, qui compte pourtant parmi les observateurs critiques de l'action de l'exécutif.   A ses yeux, "imputer la crise particulièrement à François Hollande n'a pas de sens : elle est la responsabilité partagée des gouvernements de gauche et de droite depuis plus de vingt ans". Aussi l'ancien ministre de François Mitterrand et Lionel Jospin lance-t-il un "Halte au Hollande bashing!", souhaitant qu'il ne soit jugé "qu'à la fin de son mandat" de cinq ans.

M. Chevènement dénonce en particulier les attaques visant la "personne" du président. "L'opposition présente François Hollande comme quelqu'un d'indécis or il a été capable de prendre une décision prompte, courageuse et justifiée sur l'intervention militaire au Mali", relève-t-il, constatant que le chef de l'Etat "sait faire preuve de persévérance, d'endurance et (...) démontrera sa capacité de rebond".

Au crédit de François Hollande, il cite la Banque publique d'investissement, "une bonne chose", l'accord sur la sécurisation de l'emploi, "un bon équilibre", le crédit impôt compétitivité, "une solution habile", et la sauvegarde du budget de la Défense, "un bon point".

En revanche, il considère la politique industrielle du gouvernement "trop défensive" et regrette le "temps perdu sur le mariage gay", estimant que "l'essentiel est dans l'économie".  Jean-Pierre Chevènement rappelle également son opposition au traité budgétaire européen, que le candidat Hollande s'était engagé à renégocier. "J'ai voté contre le TSCG car il engage l'Europe sur la voie de la récession économique, sociale et donc politique", réaffirme-t-il. Selon lui, ce texte d'inspiration allemande "a des effets directement contraires aux objectifs affichés de réduction des déficits et de la dette". 

Au final, il assure que "pour devenir un grand président", François Hollande devra "rompre avec les dogmes qui, depuis trois décennies, ont enfermé notre pays dans une nasse redoutable".

Quitter la version mobile