Municipales 2014 : l’adjoint au maire de Besançon Didier Gendraud (PS) conteste la liste de son parti

Alors que les militants du Parti Socialiste de Besançon désigneront par un vote jeudi 21 novembre au soir celles et ceux d’entre eux qui figureront sur la liste municipale conduite par leur candidat, le maire sortant Jean-Louis Fousseret, l’un de ses adjoints actuel Didier Gendraud, a indiqué ce mercredi 20 novembre 2013 qu’il votera non à cette liste contestant sa composition et notamment les places respectives de Jean-Sébastien Leuba et Yves-Michel Dahoui, et l’éviction « humainement brutale des lieutenants fidèles du maire » de la tendance Montebourg.

Le communiqué de Didier Gendraud : 

 
"Comment se déroule ce vote ? En répondant par oui ou par non à la proposition de liste dressée par une commission électorale. Qui trouve-t-on dans cette commission ? Pêle-mêle siègent dix personnes : des représentants des différentes tendances du parti, la tête de liste mais aussi un fonctionnaire de la ville et deux élus sortants, candidats à leur reconduction. Connaissant la rigueur de ces derniers, j’imagine leur embarras devant la position de juge et partie qui a été la leur, d’autant que leur candidature a été retenue. 
 
Quel signe politique donne cette liste ? On y retrouve les notables de la municipalité socialiste, cumulards ou ex cumulards, des élus qui entameront en cas de victoire leur quatrième mandat voire plus. 
 
Est-ce là le signe du renouvellement annoncé ? Cette liste est de la même façon marquée par la présence affirmée de professionnels de la politique : assistant de groupe socialiste à la Région, collaboratrice de parlementaire, membres dirigeants de cabinet du Conseil Général ou de "Pays de Montbéliard Agglomération"... 
 
On retrouve également sur cette liste le conseiller municipal par lequel l’affaire du "pavé dans la mare" est arrivée, semant le trouble dans l’esprit des Bisontins, conseiller municipal aujourd’hui encore privé de sa délégation par le Maire pour avoir joué contre son camp. Quelle logique ? 
 
L’adjoint à la culture injustement bousculé dans cette affaire et d’ailleurs blanchi depuis - politiquement comme judiciairement - est relégué en fond de liste, à la limite de l’éligibilité, quelle marque de soutien de la part du Maire sortant ! 
 
Le candidat affirme qu’il n’est pas responsable des choix de cette liste : « c’est la commission qui a décidé ». Je me réjouis de cette démonstration de démocratie mais peine à y croire complètement ou alors m’en inquiète : le futur Maire reconduit devrait-il gouverner la ville avec des candidats qui lui sont imposés ? 
 
Et pour l’avenir : quel homme ou quelle femme le candidat envisage-t-il de mettre dans ses pas et dans son fauteuil de Maire en 2020 ? Rien ne permet aujourd’hui de le deviner. Le député EELV souhaite revenir à la vie municipale et aujourd’hui Christophe Lime ferait, d’un avis largement partagé, un Maire parfait. Mais ils ne sont pas socialistes. 
 
Je passerai sous silence l’éviction humainement brutale des lieutenants fidèles du Maire, mes collègues de la tendance Montebourg, tendance au passage ignorée sur cette liste. 
 
Je ne me prononcerai pas non plus sur mon cas. Je suis un socialiste récent, engagé au moment des présidentielles, ayant cru sincèrement que l’élection de François Hollande pourrait radicalement améliorer la vie des Français. 
 
Cette liste municipale sera-t-elle portée par une majorité de socialistes jeudi soir ? Au-delà, saura-t-elle séduire des Bisontins lassés de politique politicienne et désireux d’un nouveau souffle pour la ville ? Serai-je le seul à me poser des questions, à douter, à m’inquiéter ? 
 
En conscience, je voterai NON à cette liste. 
 
En revanche, je ne renonce à rien."
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