La fédération Musulmans de France se sent “trahie” par “le comportement” de Tariq Ramadan 

La fédération Musulmans de France (ex-UOIF) s’est dite « trahie par le comportement » du théologien Tariq Ramadan, « en totale contradiction avec les principes attendus d’un homme qui prône l’islam », après ses déclarations sur ses relations extra-conjugales.

"Nous sommes (...) interpellés par les révélations faites (...) par l'intéressé quant à ses liaisons extraconjugales multiples et répétées", affirme MF, dans un communiqué cinglant. Le théologien a longtemps été une vedette récurrente du salon annuel de MF en région parisienne, où ses conférences attiraient les foules.

MF précise que s'il ne lui "appartient pas de commenter cette affaire sur le plan judiciaire", elle a néanmoins le "devoir de (s') exprimer", au vu de "de la place importante" donnée à M. Ramadan "au sein de la communauté musulmane de France, notamment les plus jeunes" par le passé.

Elle dénonce un "comportement qui s'avère en totale contradiction avec les principes éthiques et moraux attendus d'un homme qui prône l'islam, appelle à sa spiritualité et à ses valeurs, et répond aux interrogations d'un public essentiellement jeune et à la recherche de modèles", ajoute la fédération.

"MF est choquée par l'écart béant entre les dires et le comportement de monsieur Ramadan, écart qu'elle n'a jamais soupçonné. Elle n'en a jamais été informée, ni n'a observé un quelconque comportement de l'intéressé en désaccord avec l'éthique musulmane", ajoute-t-elle.

Dans son communiqué, MF rappelle que "les imams, les prédicateurs et les cadres religieux musulmans" sont tenus de vivre "avec une moralité cohérente avec ce qu'ils prêchent et à la hauteur de ce qu'attend d'eux leur public".

Tariq Ramadan est mis en examen pour deux viols en France. Il a d'abord nié tout rapport sexuel avec ces deux femmes, avant d'être contredit par l'enquête et d'évoquer ensuite des "relations consenties". Il est également accusé par deux autres femmes de viols, dont l'un en réunion, des plaintes déposées en mars 2018 et juillet dernier.

Lors d'une interview vendredi sur BFMTV, il a reconnu avoir "été en contradiction avec certaine de (ses) principes" et avoir menti au sujet de ses relations intimes avec certaines plaignantes "pour protéger (sa) famille".

(AFP)

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